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Le suicide: Il faut en parler, mais de la bonne façon

Le 13 mai 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 13 mai 2016
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PRÉVENTION. Parler du suicide est extrêmement délicat, que ce soit avec un conjoint, un ami, un enfant ou simplement dans les médias. Nous voulons donc démystifier la bonne façon d'en parler, ainsi que le mythe qui entretient que de parler du suicide dans les médias encouragerait le passage à l'acte.

Pour Laurent Garneau, coordonnateur à la prévention et aux communications au Centre de prévention du suicide 02, tout dépend de la façon dont le sujet est traité.

« Il faut en parler dans le sens de promouvoir les services d'aide et donner l'heure juste, parce qu'on a souvent des croyances populaires qui isolent les gens et nous font mal agir ou simplement ne pas agir », a-t-il précisé.

Pour les médias, il a affirmé qu'ils ne doivent pas tomber dans le voyeurisme ou le sensationnalisme.

« Il ne faut pas présenter le suicide comme étant une solution à un problème de la vie ou comme étant un mauvais sort. On se doit d'aider à développer une vigilance collective, de faire de l'éducation, de parler du centre de prévention du suicide et de tout ce qui permet de mieux agir », a ajouté le coordonnateur.

Statistiques

Les statistiques que TC Media a obtenues du Service de police de Saguenay (autre texte) pourraient être considérées inquiétantes, mais Andrée Verreault, coordonnatrice à l'application des services cliniques et de formations, a avoué ne pas aimer se fier à ces statistiques.

« C'est triste, parce qu'on n'a pas de statistiques sur les gens que l'on a pu aider et on regarde les statistiques froidement, mais quand on y pense, chacune d'entre elles se rapporte à une personne ».

Par ailleurs, M. Garneau a soutenu qu'à son âge, il a compris qu'il y a toujours des hauts et des bas, il faut simplement prendre les bonnes mesures pour contrer les bas.

« La force ce sont les proches qui nous mettent au parfum. Il faut se rallier et se serrer les coudes pour passer au travers des périodes qui sont peut-être plus difficiles », a indiqué le coordonnateur.

Émission de télévision

Mme Verreault a relevé un passage dans l'émission Unité 9 qui l'a bouleversé et lui a fait craindre la réaction des personnes endeuillées.

« Tu t'assois devant la télévision pour te divertir et ce que tu vois c'est quelqu'un qui se pend. Si tu as perdu quelqu'un par pendaison, ça rentre en plein cœur », a souligné la coordonnatrice.

Selon cette dernière, le cheminement du personnage était très clair et il n'était pas nécessaire de montrer l'image, faisant ainsi la promotion du moyen.

Pour sa part, lorsqu'il a vu l'épisode, M. Garneau a été extrêmement choqué.

« J'ai trouvé ça indigeste. Je me demande comment les personnes qui ont perdu quelqu'un par suicide ont dormi la nuit suivante ».

Les deux intervenants déplorent que la production de l'émission n'ait pas pris la peine de donner le numéro de téléphone du Centre de prévention du suicide à la fin de l'émission.

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