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Mauvais traitements psychologiques: un mal silencieux selon la DPJ

Le 14 juin 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 14 juin 2016
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SIGNALEMENTS. Les intervenants en protection de la jeunesse du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont reçu 5036 signalements pour la dernière année, soit une augmentation de 3,89% par rapport à 2014-2015

« Une hausse du nombre de signalements n’est pas une mauvaise nouvelle en soi. Ça veut dire que les gens sont plus sensibilisés. De ce nombre, 30% ont été retenus pour un total de 1 466, ce qui représente le même pourcentage que par le passé », souligne Mme Sonia Boivin, directrice de la protection de la jeunesse au CIUSSS du Saguenay- Lac-Saint-Jean et directrice provinciale.

La rencontre de presse présentant le bilan annuel de la DPJ tenue ce matin à Chicoutimi a été axée sur les mauvais traitements psychologiques aux enfants. En effet, cette problématique représente 12% des 5 0316 signalements retenus, soit 183.

« C’est un mal silencieux dont on parle encore trop peu. C’est pourquoi la DPJ prend la parole pour expliquer et témoigner des impacts dévastateurs que les mauvais traitements psychologiques peuvent causer chez les enfants. Il est important de sensibiliser la population. Cette statistique a été introduite en 2006 dans la Loi sur la protection de la jeunesse. »

Ces mauvais traitements psychologiques peuvent prendre différentes formes comme celles qui visent directement les enfants qui subissent alors de l’indifférence, du dénigrement, du rejet affectif, des menaces ou de l’exploitation. D’autres enfants sont touchés plus indirectement, par exemple, lors d’un conflit sévère de séparation des parents ou lorsqu’ils sont témoins de violence conjugale. Ils se manifestent dans les familles, sans égard aux classes sociales, à la scolarisation, ou au type de familles.

Dénonciation

L’enfant victime de mauvais traitements psychologiques perçoit qu’il est mauvais, ne vaut rien, n’est pas aimé, n'est pas désiré, qu’il peut être en danger, en plus de se croire la cause de tous les problèmes de sa famille.

« Son parcours sera semé d’embûches comme des retards de développement, des difficultés scolaires, des troubles de comportement, une problématique de santé mentale, de la toxicomanie. Il faut dénoncer ces mauvais traitements psychologiques et ensemble, il faut faire plus pour aussi aider les parents. Pour certains enfants, la possibilité de téléphoner à une tante, d’aller jouer chez leur grand-père ou de compter sur la présence d’un adulte qui se permet d’aborder la situation avec le parent peut faire toute la différence », précise pour sa part, Judith Cantin, directrice à la Maison Halte Secours qui a pour mission de protéger les femmes et les enfants victimes de violence conjugale et favoriser leur autonomie dans leur prise de décision.

Statistiques

Avec 44,7% des signalements reçus, la négligence et risque de négligence est la problématique qui vient en première position, suivie à 27,5 % de l’abus physique et risque d’abus physique. Les mauvais traitements psychologiques (12,5%), les troubles de comportement (10,1%), l’abus sexuel et risque d’abus sexuel (5,1%), et l’abandon (0,07%) sont les autres causes de signalement.

Du côté de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), on dénombre 179 peines purgées dans la collectivité lors de la dernière année (81% garçons), en plus de 14 peines comportant une mise sous garde (92,8% de garçons).

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