La date butoir du 31 mars étant échue, les trois Premières Nations Innues jugent que le projet de traité Petapan est dans une impasse et qu’il est même mis en péril « par la mauvaise foi du gouvernement du Québec ».
Le Regroupement Petapan représente les Premières Nations innues de Mashteuiatsh, Essipit et Nutashkuan dans le processus de négociation territoriale globale en cours avec les gouvernements du Canada et du Québec pour la signature d’un traité.
Si les négociations sur les enjeux sont choses réglées avec le fédéral, il en est autrement avec Québec.
Fondements du projet de traité remis en question?
« Nous avons été trompés. Non seulement le gouvernement du Québec a renié son engagement, mais il a imposé un nouveau délai sous prétexte d’un besoin de travail interne de pédagogie auprès des ministres et fonctionnaires concernés », écrivent conjointement dans une lettre les chefs Gilbert Dominique (Mashteuiatsh), Martin Dufour (Essipit) et Réal Tettaut (Nutashkuan).
Ceux-ci rappellent qu’au terme de ce délai, Québec avait annoncé vouloir seulement obtenir des précisions sur certains éléments.
« Il s’est avéré par la suite que les demandes du Québec dépassaient largement le cadre de simples précisions.
Du point du vue des trois chefs, les demandes constituaient majoritairement une tentative de s’en prendre à des fondements du projet de Traité et de rouvrir certains chapitres clés déjà négociés.
Appel au premier ministre
« Nous avons été bons joueurs en écoutant les nouvelles demandes du Québec. Il y a des limites à vouloir abuser de notre bonne foi ».
Pour dénouer l’impasse, les trois communautés innues ont sollicité à plusieurs reprises une rencontre avec le premier ministre François Legault.
« Or, le premier ministre ne cesse de reporter à plus tard cette rencontre ».
Le Regroupement Petapan se demande s’il sera obligé de prendre des actions pour concrétiser l’ambition de trois communautés de construire une nouvelle société basée sur la reconnaissance de leurs droits.
« Aucun scénario n’est exclu, notamment celui de la voie judiciaire que nous considérons très sérieusement », concluent les chefs.