La distribution de repas du midi aux plus démunis trois fois par semaine reprendra le 4 août à Roberval. La soupe populaire offrira à nouveau ce service pour lutter contre l’insécurité alimentaire.
Ces repas seront offerts pour la modique somme d’un dollar les lundis, mercredis et vendredis, dans les locaux du Service d’intervention de proximité Domaine-du-Roy (SIP-DDR) situé au 873 boulevard Saint-Joseph. Ils seront à nouveau servis par les bénévoles de l'organisme, qui ont eu droit à une pause estivale, après avoir participé à ce que le directeur général de la SIP-DDR, Mathieu Laroche, qualifie de période de rodage.
« On voulait voir quels sont les besoins, à quel point on aurait des gens et si les espaces dont on dispose seraient suffisants, précise-t-il. On avait besoin de s’adapter. Finalement, durant cette période qui s’est échelonnée sur 7 semaines, pour un total de 21 jours d’activités, 581 repas avaient été servis. C’est une moyenne de 28 repas par jour. »
Cela démontre que l’insécurité alimentaire gagne du terrain selon lui.
« Ça nous a démontré que les besoins sont importants. Je n’exagère pas en disant criants. On a vu beaucoup de jeunes. On se doutait qu’on verrait des familles, mais sur tous les repas servis, 17 ont été servis à des jeunes de moins de 18 ans. En bas de 12 ans, ils doivent être accompagnés d’un parent. Ça nous a montré que les jeunes souffrent autant d’insécurité alimentaire que les adultes. C’est particulièrement triste! »
Une clientèle de la périphérie
En observant la clientèle de la soupe populaire, même si le service est confidentiel, Mathieu Laroche a également constaté que cette clientèle provenait aussi de la périphérie de Roberval.
« Il y a eu des utilisateurs d’autres municipalités, comme Lac-Bouchette par exemple. Dans l’ensemble, ils ont été très reconnaissants et ça s’est bien déroulé. Ils recevaient leur plateau des bénévoles, contenant une soupe, un repas chaud et un dessert, pour ensuite consommer leur repas assis sur une table, seul ou en groupe. Une dame m’a dit que ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas mangé une soupe chaude. Un autre utilisateur qu’il ne pouvait pas se permettre un dessert. »
Le directeur général du SIP-DDR rappelle que l’augmentation des coûts de la vie n’écarte personne parmi les moins fortunées.
« Les gens pensent que ce sont uniquement des sans-abri qui fréquentent les soupes populaires. Oui, ce sont en majorité des personnes en situation d’itinérance, mais il y a aussi des familles. Ils viennent manger nos plats préparés par notre traiteur Salsa cuisine. Ils viennent s’assurer d’avoir un repas complet, avec soupe, plat principal et dessert. C’est le même menu que pour la popotte roulante. On est généreux dans les portions et c’est très apprécié. »
Financement
La soupe populaire de Roberval assure son financement par des dons en argent. Des élus ont contribué financièrement à son fonctionnement, ainsi que Desjardins en versant 10 000$.
Mathieu Laroche ajoute toutefois que son organisme travaille actuellement sur une campagne de financement, qui ciblerait les entreprises du secteur, pour qu’elles contribuent à pérenniser ce service.
« Idéalement, on voudrait ouvrir 5 jours par semaine. Actuellement, on n’en sent pas le besoin et c’est aussi une question de coûts. Si on voit que la demande journalière augmente, on verra. Ce n’est pas exclu, parce qu’on ne se le cachera pas : les besoins ne vont qu’augmenter dans les prochaines années. Ils ne devraient malheureusement pas diminuer. On veut que notre service perdure, parce qu’il y a vraiment des gens qui ont faim. »