Culture

Temps de lecture : 1 min 48 s

On rit fort, on rit jaune pis on rit pu pantoute

Yohann Harvey Simard
Le 21 avril 2021 — Modifié à 19 h 05 min le 21 avril 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. C’est sur cette impulsion que se joue la comédie grinçante de Fabien Cloutier, Bonne retraite, Jocelyne, présentée par le Théâtre Mic-Mac de Roberval.

Comme des résistants en temps de guerre, la bande de la troupe de théâtre a défié la COVID pour présenter à son public cette pièce décapante. Et dans le contexte actuel, certains des personnages pourraient être dans le clan des complotistes.

Jocelyne a convoqué sa famille pour un party dans le but de souligner sa retraite hâtive afin de profiter de la vie. Ce qui s’annonce une fête convenue, à l’atmosphère bon enfant ponctuée de blagues et de quelques remarques assassines, glisse plus l’alcool coule à flots.

On rit fort, on rit jaune, on rit en coin et on ne rit plus pantoute. Les membres de la famille parlent de plein de choses, s’exclament, coupent la parole pour donner leur idée, changent de sujet quand la discussion ne les intéresse plus. On se croirait dans un 5 à 7 sur un terrain de camping.

Rapidement, les discussions autour de l’autisme, du TDAH ou sur le zoo permettent de constater les préjugés qui animent les personnages. Et la tension monte.

Rythme

Souvent dans une comédie, tout est question de rythme. Et le texte de Fabien Cloutier, avec son style d’écriture directe, son franc parlé et son sens de la répartie exige une rythmique infernale. Tout un défi.

Ce que n’était pas en mesure de livrer totalement le groupe de neuf comédiens lors de l’avant-première. Certaines scènes coulaient mieux tandis que d’autres manquaient de souffle. On sentait aussi un manque de concentration chez certains, ce qui provoquait un jeu inégal.

Comme il s’agissait d’une avant-première, tout devrait se resserrer au cours des prochaines représentations. Aussi, la COVID n’aide en rien.  Le metteur en scène, Bruno Paradis, a décidé d’adapter sa direction d’acteurs afin de garder une distance entre les comédiens. Ce qui oblige à plus de statisme et ne permet pas les engueulades à se postillonner en pleine face.

Le plaisir du théâtre

Au fond, au-delà des réserves, ce qui compte, c’est le plaisir de pouvoir assister à une pièce de théâtre. De rire, de prendre conscience de nos travers et de constater que nous sommes vites sur la gâchette pour juger.

Après un an à être encabané, rien de mieux qu’une sortie au théâtre, quitte à rire à gorge déployée dans un masque.

La 71e production du Mic-Mac est présentée du 16 avril au 16 mai, les vendredis et samedis, à 19h, et les dimanches, à 15h. Comme le nombre de places est limité à une trentaine, il vaut mieux réserver.

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