Dimanche, 13 octobre 2024

Faits divers

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Affaire Yves Martin: le principal témoin conduit à l’hôpital

Le 20 mai 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 20 mai 2016
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JUSTICE. Coup de théâtre, hier midi au Palais de justice de Chicoutimi, alors que le principal témoin de la défense dans l’affaire du présumé chauffard Yves Martin, Bernard Bouchard, a été conduit à l’hôpital en ambulance avant même qu’il puisse livrer son témoignage.

Martin, qui subit son enquête préliminaire depuis lundi, est accusé de conduite avec les facultés affaiblies ayant causé la mort de Mathieu Perron, Vanessa Tremblay et leur fils Patrick le 1er août 2015 dans le rang Saint-Paul à Laterrière.

« M. Bouchard est le témoin qui demeure au 3180 rang Saint-Paul, face à l’endroit où s’est produit l’impact. Celui-ci a informé la police à l’effet que mon client n’était pas en faute, car selon ce qu’il a vu, c’est le Honda bleu qui était dans sa voie. Il dit que M. Martin a tenté d’éviter le véhicule conduit par M. Perron. Ce témoignage est capital, car il corrobore la version de mon client ainsi que la scène de l’accident tel que nous prétendons qu’elle est survenue », explique l’avocat de la défense, Me Jean-Marc Fradette.

Le fils de M. Bouchard, Éric, est le cycliste qui a vu le dernier le pick-up rouge d’Yves Martin quand il l’a dépassé à environ 400 mètres avant l’impact qu’il n’a pas vu en raison de la sinuosité des routes.

« Il précise aussi que c’est vrai que l’on voit bien le chemin à partir de sa fenêtre. De là l’importance de faire entendre M. Bouchard. Malheureusement, cette personne est âgée de 74 ans. Elle a subi des pressions de toutes sortes et c’est pourquoi j’ai exigé depuis quatre jours de la faire témoigner. La Couronne a tout fait pour reporter son témoignage. Encore ce matin, elle a déposé une vidéo qui aurait duré deux heures à auditionner. Je suis extrêmement déçu de la façon dont la Direction des poursuites criminelles et pénales s’est comportée pour que M. Bouchard ne témoigne pas. Ce monsieur n’a pas retourné son témoignage, il le complète, ce qui est très différent. »

Discussions sur la vidéo

L’avant-midi de cette quatrième journée d’audition a permis de débattre sur la pertinence ou non de présenter la vidéo de l’interrogatoire de l’accusé. Celle-ci est survenue une quinzaine d’heures après son arrestation le 2 août 2015. Le juge Pierre Simard a tranché, décidant de la regarder pendant l’ajournement du dîner.

«On n’y trouve rien de spécial sur cette vidéo. Non, mon client n’y fait pas d’aveux. M. Martin a été rencontré 17 heures après les événements, le lendemain d’un capotage où il s’est fait brasser et même le médecin, et je l’ai fait dire par la policière Nancy Blackburn, mentionne qu’il y a une possibilité d’une commotion cérébrale, parce que c’est un choc important qu’il a subi. Tout ce que l’accusé dit aux policiers, c’est qu’il ne se souvient pas des événements. Il se rappelle à l’hôpital quand il se réveille. On essaie de lui faire dire qu’il se rappelle et qu’il était en état d’ébriété et il le nie. Ça n’a pas aidé la Couronne, si ce n’est que ça lui a permis de passer du temps », précise Me Fradette.

L’enquête préliminaire a donc été ajournée au 30 juin prochain avec le témoignage de M. Bernard Bouchard. « Mon client va prendre une décision finale après son témoignage. Il dit qu’il a vu M. Martin tenter d’éviter l’auto bleue qui était dans sa voie. C’est le nœud de l’affaire. Indépendamment de l’alcool, de la vitesse, de son état de conduire, si l’accident n’est pas de la responsabilité de M. Martin, c’est bien dommage, mais il n’est pas coupable d’avoir causé la mort de ces gens-là », conclut le criminaliste.

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