RAPPORT. L'ajout de clôtures et de passages fauniques aux abords de secteurs de l'autoroute 175 non protégés permettrait de diminuer les risques de collision avec des animaux, estime le coroner Martin Clavet dans son rapport sur le décès de deux personnes suite à une collision avec un orignal le 8 août 2015 dans la réserve faunique des Laurentides.
Gilles Lessard et Hélène Leblanc étaient de retour d'une journée de promenade avec un groupe de passionnés de Corvette. Vers 23h30, alors que M. Lessard effectuait un dépassement dans la voie de gauche, la voiture a percuté un orignal pour ensuite traverser le terre-plein et les deux voies en sens inverse avant de percuter de plein fouet une paroi rocheuse dans un fossé.
Le couple de Donnacona est décédé suite à cet accident survenu en direction sud, dans le secteur du km 112. Le coroner indique que M. Lessard n'a commis aucun impair dans sa conduite et que les analyses toxicologiques étaient négatives.
Au terme du réaménagement de l'autoroute 175, près de 67 kilomètres de clôtures ont été installés dans des secteurs jugés à risque élevé de collisions avec des animaux, principalement des orignaux, diminuant ainsi le nombre d'accidents. D'autres mesures, comme l'aménagement de passages fauniques sous la route et la création de mares salines à distance sécuritaire de la route ont pu aussi contribuer à diminuer ce type de collisions
On ne retrouve toutefois pas de clôture sur toute la longueur de la route, notamment pour des raisons de relief et d'environnement, souligne M. Clavet. L'accident s'est d'ailleurs produit à environ deux kilomètres d'une zone clôturée.
Également, la pose de ces clôtures a pu modifier les patrons de déplacements des orignaux, dont la population est en croissance. «Il est donc essentiel d'assurer un suivi des répercussions du réaménagement de la route 175 sur cette dynamique territoriale, et d'adapter les mesures d'atténuation des accidents routiers avec la grande faune aux
endroits où il existe un risque élevé (résiduel ou nouveau) de ce type de collision. L'installation de clôtures additionnelles est certes une option, mais cela ne constitue pas la seule approche afin de réduire les déplacements de la grande faune sur la chaussée et l'occurrence des collisions les impliquant. Par exemple, l'ajout de passages fauniques à des endroits clés permettrait probablement de limiter des effets de bout à l'extrémité des clôtures», conclut le coroner.
Québec Hebdo