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Multiplication des engins électriques : « C’est un peu le Far West en ce moment. »

Jean-François Desbiens
Le 26 mai 2023 — Modifié à 11 h 01 min le 26 mai 2023
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Plusieurs propriétaires d’engins électriques ne le savent visiblement pas, mais ils devraient utiliser leurs machines uniquement sur des terrains privés. Elles sont interdites sur les routes et sur les pistes cyclables affirme David Lecointre, le président de l’Association des réseaux cyclables qui regroupe plus de 40 gestionnaires de réseau au Québec.

« C’est un peu le Far West en ce moment. On est conscient qu’il y a beaucoup de gens qui le font quand même. Les règlements municipaux et la loi au niveau provincial l’interdisent pourtant. J’ai eu connaissance qu’il y a eu des constats d’infractions. À Saguenay, c’est la police municipale qui a le mandat de faire respecter la réglementation et au Lac-Saint-Jean, c’est la Sûreté du Québec », mentionne-t-il.

L’année dernière, à la suite de l’augmentation importante du nombre de vélos à assistance électrique, l’organisme qu’il préside a développé une campagne de sensibilisation à l’usage de ces vélos pour le ministère de l’Éducation. La campagne visait à mentionner ce qui est autorisé ou pas.

« Un vélo à assistance électrique qui permet de pédaler si le moteur tombe en panne, c’est correct, mais leur vitesse est limitée à 32 km/h. Il faut aussi que son moteur soit limité à un maximum de 500 watts selon la SAAQ. Certains vont à plus de 1 000 watts. Il y a maintenant des engins sur roues gyroscopiques qui roulent jusqu’à 85 km/h. Ça aussi, c’est interdit. La raison est très simple, c’est que c’est dangereux. »

Histoires d’accidents

David Lecointre, qui dirige également la Véloroute des bleuets, ajoute qu’il pourrait passer une journée entière à raconter des histoires d’accidents.

« Les orthopédistes de l’ensemble des CIUSSS du Québec sont dépassés par le nombre d’accidents avec des engins à assistance électrique. Pas besoin d’avoir un permis pour aller là-dessus et ce ne sont pas tous les gens qui sont habiles. Le nombre de hanches, coudes et genoux brisés là-dessus est incalculable. On est à mettre en place une réglementation provinciale parce que leur présence cause un gros problème. »

Ce que plusieurs personnes ne savent pas non plus à son avis, c’est que les triporteurs et les quadriporteurs sont autorisés sur des pistes cyclables, souvent bondées. Les gens qui les conduisent sont malheureusement eux aussi victimes d’accidents.

« Ces véhicules sont considérés comme des aides à la mobilité. Mais on a souvent de pauvres personnes âgées qui arrivent à un croisement et qui tombent sur le côté avec un engin de 80 livres sur le dos. Il faut aller chercher une ambulance et une dépanneuse pour récupérer leur engin. »

Vide législatif

Le président de l’Association des réseaux cyclables mentionne en terminant qu’il y a présentement un vide législatif pour répondre à la multiplication des véhicules électriques.

« Le problème, c’est que pour mettre un véhicule sur la route au pays, il faut le faire homologuer par Transport Canada. Sauf qu’il y en a tellement actuellement que Transport Canada les considère comme des jouets au sens strict de la loi. Les conditions de leur usage ne sont pas clairement définies. Et les provinces ne peuvent pas légiférer là-dessus tant que le fédéral ne l’aura pas fait. »

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