André Lévesque de Roberval est retourné cultiver des fraises dans ses champs récemment, après avoir tenté pendant 6 ans de transmettre sa ferme à un agriculteur de la relève qui s’est finalement désisté. Le producteur maraîcher de 75 ans n’a pas hésité à sortir de sa semi-retraite cet été, refusant de voir s’effondrer 50 ans de dur labeur.
« Je veux garder ça vivant, lance-t-il, parce que beaucoup de gens pensaient que c’était terminé, que nous allions fermer. Je trouvais ça de valeur. Ça n’a pas de bons sens que ça ferme complètement. On espère, moi et ma conjointe Clémence, faire en sorte que ça existe encore. La clientèle est là. Les gens aiment ça l’autocueillette et ils n’ont que de bons commentaires pour nous depuis qu’on a annoncé qu’on serait encore là cette saison. »
André Lévesque souligne qu’il a tenté de donner un coup de main au jeune entrepreneur qui tentait de lui succéder, Mathieu Parent, en l’aidant beaucoup bénévolement et en agissant comme un mentor, mais que ça n’a pas été suffisant.
« Il était propriétaire de certains terrains et équipements de la ferme, alors que la majorité de la relève préfère la location, mais ça n’a pas suffi. Il aurait peut-être dû attendre 4 ou 5 ans de plus. Mais j’ai une autre relève qui s’en vient. Je ne peux pas donner de noms. Ce sont des jeunes de la région. Ils font actuellement des démarches pour commencer l’an prochain. »
Production de fraises et framboises
Pour une autre saison, le septuagénaire, visiblement encore très en forme, a donc lancé sa production de fraises et de framboises.
En compagnie d’employés et de sa conjointe, il a préparé le terrain, pris soin des plants et a même mis en terre 2000 nouveaux plants de fraises pour la future relève, l’an prochain.
« Tout va bien présentement. Il y a eu assez de pluie et il faut être patient. Cette année, je vais juste peut-être faire un peu de vente, mais surtout de l’autocueillette à partir du début juillet. Je ne fais pas de légumes, parce que je ne veux pas travailler 80 heures par semaine. »
André Lévesque est bien conscient qu’il devra être présent 7 jours sur 7 sur sa ferme du 1er Rang Sud cet été, et qu’il s’agit d’un travail éreintant, mais ça ne lui fait pas peur.
« C’est physique, mais on ne fait plus d’heures interminables. C’est le meilleur endroit où je peux me retrouver. Je ne suis pas un type qui voyage. J’aime ce que je fais. On a des journées intéressantes et j’aime la clientèle. L’an prochain, ce seront des jeunes qui seront plus en forme. L’important, c’est de les aider aussi. »
Sa petite entreprise est également appréciée dans le milieu, dit-il en terminant.
« Je suis le seul producteur de fraises de Roberval et les gens d’ici, même d’Alma, adorent venir les cueillir chez nous. En plus, on a une magnifique vue sur le lac Saint-Jean. C’est ce qui m’anime. L’achalandage est là et la clientèle apprécie. J’ai fondé l’entreprise, le bébé a grandi, mais je refuse de le laisser partir. Si ça ne marche pas, j’aurai tout fait! »