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Une année 2022 tournée vers l’autonomie à Mashteuiatsh

Louis Potvin
Le 14 janvier 2022 — Modifié à 13 h 42 min le 14 janvier 2022
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

L’année 2022 sera chargée pour le conseil de bande de Mashteuiatsh alors que quatre priorités seront menées de front : une loi sur la protection de la jeunesse, développer la 2e phase du parc industriel, accroitre la protection de la langue (Nehlueun) et faire débloquer les négociations du traité sur l’autodétermination.

« Après l’élection du nouveau conseil, nous avons tenu de vastes consultations avec la population, nous avons eu des rencontres en sous-groupes et reçu des propositions par écrit. Puis, nous avons tenu un lac-à-l’épaule pour déterminer les priorités du mandat et pour l’année 2022 », exprime le chef, Gilbert Dominique.

Un des aspects névralgiques, selon le chef, est la protection du Nehlueun, cette langue transmise à l’oral depuis des générations.

« C’est un drame l’état de notre langue dans notre communauté. Il faut se doter d’une grande stratégie pour la protéger. Il ne reste que 107 locuteurs dans la communauté qui maitrisent la langue, c’est inquiétant. »

Comme lui, plusieurs personnes dans la communauté comprennent la langue d’origine, mais ne sont pas en mesure de la parler. Ces locuteurs passifs seront donc ciblés afin qu’ils puissent, s’ils le désirent, apprendre à parler le Nehlueun. Des ateliers d’apprentissage seront instaurés pour se retrouver dans un contexte d’immersion.

Aussi, des scénarios seront évalués pour que la langue soit enseignée davantage dans les écoles de la communauté. On veut également se servir des nouvelles technologies pour faciliter l’apprentissage.

« C’est important parce que cette langue transmet nos valeurs et nos traditions. C’est notre identité. Il faut donner un coup de barre important. »

Différentes initiatives seront mises en place pour protéger la langue Nehlueun. (Photo Trium Médias – Louis Potvin)

Le ton se durcit

Maitriser la langue est d’une certaine manière un pas important pour l’autodétermination. C’est dans ce sens que Gilbert Dominique met de la pression sur le gouvernement du Québec pour faire débloquer les négociations pour la signature du traité sur l’autonomie des Premières Nations.

« Il y a trois points qui bloquent. Québec ne montre pas d’ouverture à la différence d’Ottawa. Nous devrons rencontrer le premier ministre pour faire avancer les choses et si les négociations n’avancent d’ici l’été, nous allons nous tourner vers les tribunaux. »

Il s’agit d’inclure la déclaration de l’ONU sur les peuples autochtones dans le traité, de préciser l’aspect de consultation et du consentement et finalement de permettre de rouvrir le traité au besoin, selon l’évolution des sociétés.

Gilbert Dominique mentionne que le conseil de bande est fermement résolu à réaliser les différentes priorités ciblées. (Photo courtoisie)

Gilbert Dominique prévient que si le traité ne se signe pas, des répercussions importantes pourraient survenir pour des ententes économiques avec Rio Tinto et Produits forestiers Résolu.

« Nous les avons déjà avisés de notre détermination et des conséquences que ça pourrait avoir sur le développement de projets. Il faut passer à une autre étape qui est fondamentale pour notre avenir. »

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