Économie

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L’annonce officielle s’est déroulée en présence du premier ministre Legault

Rio Tinto investira 1,7 G$ d’ici 2032 pour moderniser la centrale Isle-Maligne

Jean-François Desbiens
Le 15 mai 2025 — Modifié à 16 h 46 min le 15 mai 2025
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Rio Tinto investira 1,7 G$ pour moderniser sa centrale hydroélectrique Isle-Maligne à Alma maintenant centenaire. Ce sera l’investissement le plus important réalisé par la compagnie dans ses actifs hydroélectriques depuis les années 1950.

L’annonce officielle a été faite ce jeudi au Saint-Crème, en présence de plusieurs dignitaires, dont le premier ministre François Legault qui a tenu à se déplacer, même si Québec ne participe pas financièrement.

Le projet s’échelonnera jusqu'en 2032, et au plus fort des travaux, plus de 300 personnes travailleront sur le chantier.

Ces travaux incluent le remplacement de huit groupes turbine-alternateur, la réhabilitation de leur prise d’eau et passage hydraulique ainsi que la construction d’une extension et d’un atelier mécanique au nord de la centrale. Des équipements mécaniques et électriques seront aussi remplacés et certains travaux seront effectués pour rendre possible l’utilisation d’un évacuateur d’eau en hiver.

La production d’électricité de la centrale ne sera pas interrompue durant cette réfection.

Un projet qui s'imposait

Ce projet n’a aucun lien avec la technologie Élysis, a précisé le directeur exécutif des Opérations Atlantique pour Rio Tinto Aluminium Sébastien Ross, mais il s’imposait.

« C’est essentiel pour assurer notre compétitivité sur le long terme, dit-il. C’est clair que l’hydro-électricité, c’est un avantage et on veut s’assurer de le conserver. On veut continuer à miser là-dessus pour produire de l’aluminium certifié responsable. On a déjà mis 252 M$ sur cet ouvrage et avec ce qu’on annonce, cela fera donc près de deux 2 milliards de dollars. Il faudra l’amortir, mais on se devait de le faire pour s’assurer d’être là pour plusieurs années. »

Les équipements qui seront remplacés devraient permettre également de produire un peu plus d’énergie, mais ce sera minime selon Sébastien Ross.

« L’incidence sur notre production électrique dépend beaucoup de la quantité d’eau. Ce seront des turbines neuves et donc un peu plus efficaces. On devrait donc pouvoir produire un peu plus d’énergie avec la même quantité d’eau, soit environ 5 %. Mais encore là, ça dépend de la capacité hydrique. »

Pour François Legault, cet investissement est la preuve que Rio Tinto croit en l’avenir de l’aluminium dans la région. Le premier ministre s’est surtout dit content de constater que la multinationale ne tombe pas dans ce qu’il a appelé le jeu du président Donald Trump.

« Il crée beaucoup d’incertitude et c’est très important que des entreprises investissent ailleurs qu’aux États-Unis. Ce que souhaite Donald Trump, c’est qu’elles investissent seulement aux États-Unis. Il dit qu’il n’a pas besoin de nous, mais le Québec fournit en aluminium primaire 60 % des besoins des États-Unis. Il a donc besoin de nous. Le tarif douanier qu’il impose sur l’aluminium ne fait que nuire aux entreprises américaines. »

Quant à la mairesse d’Alma Sylvie Beaumont, elle a d’abord remercié l’entreprise au nom des citoyens d’Alma.

« Cette annonce représente des années d’activités économiques garanties. Des centaines de travailleurs attendus et surtout, une marque de confiance envers notre collectivité. »

Autoroute Alma-La Baie

La mairesse a aussi profité de la présence de François Legault pour l’interpeller directement sur le projet de l’autoroute Alma-La Baie mis sur pause pour au moins 5 ans.

« Il ne reste que 10 km à compléter vers Alma qui permettrait d’augmenter la sécurité et faciliter les déplacements pour soutenir tous nos projets, y compris celui annoncé aujourd’hui. Les études sont faites pour ce nouveau tronçon que nous attendons depuis plus de 50 ans. Nous espérons vivement la poursuite du projet. »

Lors d’un point de presse après l’évènement, le premier ministre a voulu se faire rassurant, sans toutefois s’engager à revoir la décision de repousser le projet en 2030.

« Il y a une volonté pour ça se fasse plus rapidement. J’en ai discuté beaucoup avec les députés Éric Girard et Andrée Laforest et je sais que c’est une priorité. La ministre Geneviève Guilbault est en train de regarder ce qui arrive avec l’étude finale et l’échéancier. On est en train de regarder quand et comme on peut le faire. »

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