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Fermeture définitive de la scierie Petit Paris de Saint-Ludger-de-Milot

Yohann Harvey Simard
Le 26 août 2024 — Modifié à 19 h 04 min le 26 août 2024
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La fermeture temporaire de la scierie Petit Paris de Saint-Ludger-de-Milot se transformera en fermeture définitive d’ici les huit à douze prochaines semaines.

C’est ce qu’a appris le journal Le Lac-St-Jean auprès du représentant du Syndicat des travailleurs de la scierie Petit Paris CSN, Pierre Godin.

Si l’usine a repris ses activités ce lundi après avoir été fermée plus de deux mois, il s’agit toutefois de ses derniers milles.

« La réouverture a été faite juste parce qu’il y a des délais légaux à respecter avant qu’une usine soit fermée de façon définitive », explique Pierre Godin.

Selon lui, c’est essentiellement du fait que la scierie n’est plus rentable que la décision de la fermer pour de bon a été prise.

« Avec la configuration d’usine qu’on a, avec la conjecture des derniers temps, et plus récemment, avec la hausse des tarifs sur le bois envoyé aux États-Unis, avec tous ces petits frais-là qui s’accumulent, ça ne fonctionne plus. En plus, pendant ce temps-là, la reprise du marché ne se montre pas le bout du nez. »

Ce sont ainsi une centaine de travailleurs qui devront se trouver un nouvel emploi au courant de l’automne.

Cependant, la scierie de la Coopérative forestière Petit Paris ne sera pas mise en vente pour l’instant. Ces volumes d’approvisionnement ne seront pas non plus transférés vers l’usine de L’Ascension ni vers aucune autre d’ailleurs.

« Ils ne ferment pas la porte à une éventuelle réouverture si le contexte s’améliore. Ça pourrait être dans un an ou plus, ou elle pourrait ne jamais rouvrir, il n’y a rien de certain. »

Le journal Le Lac-St-Jean n'a pas été en mesure de s'entretenir avec la direction de la Coopérative forestière Petit Paris au moment d'écrire ces lignes.

Arbec

Quant à l’usine Arbec à L’Ascension, il semble que ses activités aient partiellement redémarré, selon Yannick Baillargeon, président de l’Alliance Forêt Boréale.

Quelles opérations ont été redémarrées exactement? S’agit-il d’une reprise graduelle en attendant l’amélioration du marché? Difficile de le dire pour le moment. La demande d’informations du journal Le Lac-St-Jean auprès du Groupe Rémabec est restée sans réponse.

Le CIFQ reste optimiste

S’il dit ne pas pouvoir se prononcer sur le cas précis des deux entreprises, le président du Conseil de l’industrie forestière du Québec, Jean-François Samray, demeure optimiste de façon générale.

Selon lui, plusieurs indicateurs laissent présager qu’une reprise de l’industrie forestière est imminente. Un optimisme qu’il fonde notamment sur la demande en bois à venir pour la construction de logements au Canada et aux États-Unis.

« Le bois, c’est le matériau de prédilection pour la construction résidentielle. Et donc, que ce soit au Québec, au Canada ou même chez nos voisins, [on voit dans la course à la présidence américaine], la crise du logement est un enjeu sur lequel les gouvernements veulent agir. D’ailleurs, la Banque du Canada a commencé à baisser son taux directeur, et la Réserve fédérale américaine devrait en faire de même lors de sa réunion de septembre. »

Donc, poursuit-il, « la réponse gouvernementale à la crise du logement et les programmes qui vont suivre vont donner un boom au secteur de la construction ».

Selon Jean-François Samray, c’est donc que les difficultés que connaît actuellement l’industrie forestière québécoise, dont la récente hausse de 8,05 % à 14,54 % des tarifs douaniers américains sur le bois d’œuvre résineux en provenance du Canada, devraient être contrebalancées par une forte demande en bois pour la construction de logements au cours des prochains mois.

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