Bibianne Courtois est une femme d’exception. Cette dame avant-gardiste a marqué l’histoire de Mashteuiatsh par son implication et sa détermination. Retour sur sa carrière inspirante.
Aujourd’hui âgée de 76 ans et résidente de Roberval, Bibiane Courtois garde un bon souvenir de son travail comme infirmière dans plusieurs hôpitaux de la région.
« J’ai débuté en 1967 comme infirmière au Centre psychiatrique de Roberval qui portait le nom d’hôpital Sainte-Élizabeth. Un an plus tard, j’ai occupé le même emploi au dispensaire de Pointe-Bleue (Mashteuiatsh). »
Après s’être mariée avec un homme de Roberval en 1969, elle perd son statut de membre de la bande de Pointe-Bleue à l’époque, statut réglementé par la Loi sur les Indiens.
« Il étudiait à l’UQAC, en administration. Nous avons donc déménagé à Chicoutimi, ce qui m’a permis de travailler à l’hôpital de l’endroit. À la fin de ses études, il a occupé un poste à Alma. Je me suis donc retrouvée à l’emploi de l’hôpital d’Alma pendant 15 ans, principalement en soins intensifs », explique la femme qui a donné naissance à trois enfants.
Cette situation déchirante l’a poussée à faire bouger les choses. (Voir notre autre texte)
Soins de santé
Lorsque Mashteuiatsh a pris en charge les services sociaux et les services de santé, elle est revenue dans sa communauté pour y travailler jusqu’en 2003.
À cette époque, les services étaient plutôt rudimentaires. Mais sa volonté et le fait qu’elle soit autochtone ont suscité un lien de confiance et le nombre de consultations à augmenté. Son expérience lui a permis de mieux organiser les soins et d’offrir des services de qualité à la population.
Et puis, en fin de carrière, elle a dirigé le musée de Mashteuiatsh pendant trois années.
Un honneur avant tout
La récipiendaire du prix « hommage » se considère comme privilégiée d’avoir remporté ce prix.
« Il y a peu de femmes au Québec qui reçoivent un tel prix. Je le reçois comme un honneur et j’espère que ça va rejaillir sur les femmes autochtones. C’est ce que j’ai dit lorsque j’ai pris la parole après le dévoilement. »
Elle dédie ce prix à toutes les femmes qui travaillent chaque jour au mieux-être de la communauté et à la défense de leurs droits, tout en soulignant que rarement on reconnaît ce que font les femmes autochtones.
« Depuis que je suis mariée, je vis en ville et j’ai vécu toutes sortes de situations. Je me suis souvent vue comme une médiatrice qui faisait le lien entre les peuples », conclut Bibiane Courtois.