Samedi, 27 juillet 2024

Chroniques

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Les snobismes des Marquis

Le 06 décembre 2023 — Modifié à 14 h 04 min le 06 décembre 2023
Par Mark Dickey

La semaine dernière, il y a eu un débordement dans les estrades du Palais des sports pendant un match opposant les Marquis de Jonquière à l’équipe de Thetford Mines. Je n’étais pas sur place, mais si je me fie aux vidéos qui circulent, c’est du déjà-vu.

Un petit pourcentage de spectateurs possédés par les démons du hockey s’est mis à lancer des bouteilles et de la bière vers le banc adverse. D’autres se sont approchés un peu trop près des joueurs extérieurs. Je ne suis aucunement scandalisé par ces comportements qui sont pour moi du déjà-vu. C’est alors qu’un grand média montréalais diffuse les images et boom, les commentaires négatifs face au hockey senior pleuvent et le comportement des spectateurs est sévèrement jugé ! Du déjà vu…

Depuis la création des Condors de Jonquière en 1997, rapidement, un vent de snobisme est né dans la région face à ce hockey « spécial ». Après avoir assisté à quelques matchs, j’avoue que je faisais partie des snobs. Je ne comprenais pas l’engouement du public à voir deux gars prendre leur temps pour enlever leur casque, se diriger vers le centre de la patinoire et engager le combat pendant que du « Hast » rageait dans le système de son. C’était du hockey ou de la lutte ? Je n’étais pas prêt pour ça. 

Aux alentours de 2007, ma modeste carrière médiatique a débuté et je me suis mis à couvrir l’équipe senior de Jonquière. C’est à ce moment-là que les préjugés sont tombés. J’ai découvert des hommes passionnés de hockey prêts à faire des 1 000 km de route la fin de semaine pour jouer et encaisser un petit revenu d’appoint intéressant. Des coachs colorés qui faisaient ça pour « le thrill », qui se savaient sur un siège éjectable et tout ça pour une poignée de dollars. Dans cette ligne, la sécurité d’emploi tout comme la reconstruction n’existe pas.

Les années ont passé et le calibre est de plus en plus relevé. Des gars qui ont joué dans la grosse ligue comme Juraj Kolnik. Benoit Gratton et Bruno St-Jacques ont porté les couleurs des Marquis. La ligne est devenue une belle option pour de talentueux joueurs locaux comme l’excellent Christian Ouellet qui peut jouer devant les siens. L’organisation a même eu l’excellente idée de retirer le chandail du défenseur Jean-Michel Bolduc. Bravo!

Malgré tout, le snobisme demeure et jamais les grands médias nationaux ne vont parler en bien de la ligue.

Revenons maintenant aux incidents du week-end. Le problème des Marquis est bien simple, le corridor entre le vestiaire et le banc adverse est beaucoup trop près des spectateurs. C’est étroit et ça passe au même endroit que les toilettes et le restaurant. Ma solution, faire sortir l’équipe adverse vers la porte de la resurfaceuse qui communique avec le vestiaire. C’est plus loin certes, mais le risque de contacts avec la foule est presque nul.

Je vous l’accorde, dans un monde idéal, personne n’a d’affaire à lancer de la bière ou à donner des taloches à un ou des joueurs. Mais à ce que je sache, nous ne vivons pas dans un monde idéal. Même si je suis moins assidu aux rencontres des Marquis, cette ligue folklorique de passionnés aura toujours une place dans mon coeur d’amateur de sports.

À ceux qui continuent de mépriser l’équipe et la ligue, je vous rappelle qu’il y a plus de 2 000 personnes à chaque match cette saison. Vous n’êtes pas obligé d’aimer, mais connaissez-vous le dicton vivre et laisser vivre ?

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