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Bouvillons de la Ferme Frédéric Lepage : De la terre à la table 

Janick Émond
Le 10 juin 2022 — Modifié à 10 h 13 min le 10 juin 2022
Par Janick Émond - Journaliste

La Ferme Frédéric Lepage de La Doré prend un virage important. Elle a décidé d’engraisser sur place ses bouvillons et de vendre la viande au détail dans un kiosque qui sera construit sur la ferme. 

C’est une réflexion philosophique, mais également économique, qui a poussé les propriétaires Frédéric et Simon Lepage à prendre cette décision.  

« Auparavant, on engraissait notre troupeau jusqu’à l’âge de sept à huit mois, quand ils ont atteint de 700 à 800 livres, pour les vendre à des parcs d’engraissement qui terminaient le travail pour les amener à 1 400 livres et être ensuite abattus et vendus dans les supermarchés. On s’est dit qu’on devait réduire les intermédiaires et faire découvrir notre bœuf de très grande qualité ici aux gens de la région », mentionne Simon Lepage, qui est en processus de relève de la ferme familiale. 

Les propriétaires ont décidé d’investir quelques centaines de milliers de dollars pour mener à terme ce projet. 

Des aménagements ont été faits pour que la 2e phase d’engraissement se fasse à la ferme. De plus, un kiosque sera construit afin de vendre les différentes pièces de bœuf. 

Kiosque 

C’est sous le nom Vachement Bœuf! que seront vendus roastbeef, steak, bavette, bœuf haché et autres découpes selon les goûts des clients. Le tout sera emballé sous vide et surgelé. 

L’ouverture est prévue au début du mois d’août. 

« Depuis trois ans, le prix à laquelle nous sommes payés pour la viande n’a pas augmenté alors que ç’a presque doublé à l’épicerie. C’est la multiplication des intermédiaires qui explique cette situation. Nous serons donc en mesure de vendre à un prix concurrentiel en offrant une qualité savoureuse », affirme Frédéric Lepage. 

Nourrir à l’herbe 

C’est environ une cinquantaine de vaches qui seront engraissées par année selon la demande. 

« On contrôle de A à Z le processus. Comme nous portons une attention particulière à nos bêtes, on veut qu’elles soient bien durant tout le processus et le troupeau n’est pas trop gros. » 

En effet, les vaches et les veaux se prélassent dans de vastes pâturages. Les petits profitent du lait maternel pendant plusieurs semaines et complètent leur alimentation avec de l’herbe et du foin. 

Ce qui fait la particularité du troupeau de bouvillon Simmental pur-sang des Lepage, c’est qu’il est seulement nourri à l’herbe. Les bêtes ne mangent pas de grain et ne reçoivent ni hormone de croissance, ni stéroïde. 

« Ce qui en fait une viande moins grasse et riche en Omega 3. Les gens vont savoir ce qu’ils mangent et d’où provient leur viande », précise Simon. 

« C’est beaucoup plus logique comme façon de faire. On revient d’une certaine façon à l’ancien temps alors qu’on faisait de l’agriculture de proximité. Ce n’est pas l’idéal que des bêtes parcourent des milliers de kilomètres et passent par différents intermédiaires. Nous, on a la grosseur de ferme qui nous permet cette agilité pour ce projet de vente au comptoir», ajoute Frédéric. 

Les Lepage auraient bien aimé être en mesure de faire abattre et transformer les bêtes en région, mais ce n’est pas possible. Comme plusieurs producteurs, ils espèrent qu’un projet d’abattoir mobile puisse voir le jour. 

 

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