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Changements climatiques : Claude Villeneuve plaide pour la création d’un observatoire régional

Le 02 novembre 2022 — Modifié à 15 h 34 min le 02 novembre 2022
Par Julien B. Gauthier

« Les vieilles forêts vont en manger une maudite », a lancé le biologiste et directeur de la Chaire en Éco-Conseil, Claude Villeneuve, lors du congrès de l’Association forestière régionale. Selon lui, les conséquences du réchauffement climatique seront néfastes pour la région, particulièrement pour sa forêt, un vecteur de l’économie.

« On va se ramasser en 2050 avec une température équivalente à celle de Joliette », a-t-il fait valoir devant les 250 participants, lors de l’événement qui s’est tenu le 27 octobre au Delta de Jonquière.

Les forêts les plus anciennes du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont apparues vers la fin du petit âge glaciaire qui s’est terminé vers 1850. Étant le fruit d’une sélection naturelle où la température était plus basse, elles ne sont donc pas habituées à un réchauffement aussi rapide que présentement.

« Il y a une accélération de l’augmentation des températures depuis 1980. Depuis les 25 dernières années, on a eu 24 des années les plus chaudes jamais enregistrées. La hausse se poursuit, car les GES proviennent des carburants fossiles, du pétrole, du gaz naturel et du charbon, qui sont utilisés pour produire de l’énergie, dont électricité dans certains pays et d’autres provinces ».

Conséquences sur nos forêts

D’ici 2050, l’augmentation de la température moyenne dans la région dépassera les 2°C. Et d’ici 2070, l’augmentation sera de l’ordre de 3,6°C, dont plus de 4°C en hiver. Ces changements entraîneront plusieurs conséquences sur les forêts de la région, selon Claude Villeneuve.

La sécheresse causée par le réchauffement risque de créer le phénomène de cavitation, tuant ainsi la tête de l’arbre. Les hivers plus chauds entraîneront ainsi plus de verglas et de précipitations liquides, changeant la qualité de la neige.

Des printemps plus doux créeront davantage de crues. Il y aura davantage d’animaux nordiques qui se déplaceront au sud, tels que les orignaux, les coyotes ou les ratons laveurs, qui y transporteront avec eux des parasites.

Il faut s’adapter

Pour Claude Villeneuve, les acteurs socioéconomiques devront s’unir derrière un observatoire régional pour analyser et comprendre les changements climatiques, car la forêt jouera un rôle central dans sa lutte. Il faudra donc mieux la protéger.

« Il faut consulter les populations, les acteurs, prioriser les enjeux et agir avec la science pour se doter des connaissances nécessaires. Il faut observer comment évoluent nos écosystèmes. Il faut se doter de nouvelles façons pour utiliser les résidus des activités forestières et planifier les opérations ».

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