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Fermeture d'églises : un phénomène historiquement prévisible

Le 19 décembre 2013 — Modifié à 00 h 00 min le 19 décembre 2013
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Il ne faut pas remontrer très loin dans l'histoire du Québec afin de s'apercevoir que certaines églises allaient un jour ou l'autre être placées au rancard.

« Il ne faut pas s'agripper avec nostalgie au passé. Ces églises qui ferment, elles ont été construite, il y a plus de 70 ans pour certaines, à une époque où le Québec était à 99% pratiquant. Dans les années 60 est arrivée une révolution dite tranquille qui ne l'a pas été tant que ça. L'Église avait en main de grandes responsabilités, comme les hôpitaux, les écoles, les universités, jusqu’à la révolution. Le peuple a voulu de manière assez drastique prendre ses distances par rapport à l'institution de l'Église qui prenait beaucoup de place dans la société, mais également dans la vie personnelle des gens », explique le Père Michel Gagné, recteur de l'Ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette.

Le changement qui s'est entamé au début des années 1960 est toujours en opération aujourd'hui, soit plus de 50 ans après la révolution tranquille. Pour le Père Michel, les Québécois sont toujours dans cette phase dite d'adolescence, soit de celle d'un peuple qui se cherche et qui souhaite trouver son identité profonde.

« Les Québécois ont eu la même réaction qu'un adolescent qui désire prendre du recul face à ses parents. C'est une réaction normale que la population a eu. Je ne la vois pas comme une réaction agressive. J'étais là! J'ai vu ce changement s'opérer dans la société, mais aussi dans l'Église. Cette distance au niveau de la pratique, et par là je ne veux pas dire qu'ils ont perdu la foi, a eu des conséquences qui amène la fermeture de ces lieux de cultes », souligne le recteur.

L'actuel débat sur la transformation des églises heurte certaines personnes, ce qui est tout à fait normal : « Ces églises ont été payées par nos parents et grands-parents. Voilà qu'on les vend 25 000 $. C'est effectivement choquant, mais nous ne pouvons faire autrement que s'en séparer. Il y a 400 ans, les croyants se rassemblaient dans des lieux privés autour d'une table où ils partageaient leur foi. Aujourd'hui, peut-être revenons nous à ça », s'exclame le Père Michel.

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