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L'itinérance en croissance à Roberval - Le refuge de dernier recours fermera ses portes au printemps

Jean Tremblay
Le 08 février 2023 — Modifié à 10 h 24 min le 08 février 2023
Par Jean Tremblay - Journaliste

Le début de construction au printemps d’un immeuble de 24 logements pour des familles autochtones sur un terrain occupé par le refuge de dernier recours (CASA), à Roberval, obligera la fermeture de la roulotte ouverte depuis le 20 décembre dernier.

« C’est attendu depuis trois ans. Il reste encore quelques étapes à franchir, mais c’est certain qu’on va assister à la première pelletée de terre de l’immeuble locatif au printemps. On devra donc libérer le terrain pour le début du chantier. On espère toutefois être en mesure de réactiver ce service à l’automne prochain », explique Mélanie Boivin, directrice générale du Centre Mamik Lac-St-Jean.

Le refuge permet, depuis le 20 décembre, à des autochtones qui vivent en situation d’itinérance dans le secteur de Roberval de dormir au chaud.

On y retrouve trois lits de camp et trois matelas de sol. Une salle avec table et chaises permet aux usagers de bénéficier de plus d’espace pour, entre autres, prendre un café ou discuter avec les intervenants. Depuis son ouverture, le refuge affiche souvent complet.

De plus en plus d’itinérants

On se rappellera que l’automne dernier, le Centre Mamik Lac-St-Jean a érigé un campement temporaire pour sensibiliser les intervenants locaux à la problématique sans cesse grandissante d’itinérants.

« La semaine avant l’ouverture de la roulotte de dépannage, nous avons retrouvé sur le sol un membre des Premières Nations de plus de 70 ans qui était gelé. C’est à partir de ce moment qu’on a décidé de l’ouvrir. »

Le CASA (Centre d’accès sécurisant et accueillant) tombait à point. Jamais Roberval n’a connu autant de personnes dans le besoin, sans toit. Le refuge démontre quotidiennement son utilité.

« Ce sont des personnes en situation d’itinérance cachée. Ils font ce qu’on appelle du « couchsurfing ». La surpopulation des logements des autochtones les oblige à se déplacer constamment d’un appartement à un autre. Parfois ils vivent des chicanes ou encore des situations tendues et ça devient difficile de demeurer au même endroit. Ils se retrouvent dans la rue », ajoute-t-elle.

« Dans notre clientèle, nous avons dénombré 55 individus qui vivent en itinérance. C’est énorme et en croissance. Ce phénomène vient également avec les problèmes concomitants comme la dépendance et la santé mentale. »

Ouvert toutes les nuits

Il ne se passe pas une nuit sans que des individus dorment au refuge. Le temps froid des derniers jours n’a pas amélioré le sort de cette clientèle.

Le CASA est ouvert du lundi au vendredi, de 20h30 à 11h30 le lendemain matin. Sur place, des intervenants viennent en aide aux personnes dans le besoin. Le weekend, les heures d’ouverture sont de 20h30 à 8h30.

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