Marjolaine Auclair : 50 ans dans un milieu d’hommes

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Par dhudon
Marjolaine Auclair : 50 ans dans un milieu d’hommes
(Photo : CVR Solutions)

Saint-Félicien Diesel tourne une page importante de son histoire. Propriétaire depuis les 20 dernières années, Marjolaine Auclair a passé sa vie dans un milieu de travail exclusivement masculin. Ce qui ne l’a jamais empêchée de faire son chemin et de faire prospérer l’entreprise familiale.

Celle-ci vient de vendre à deux de ses employés, Francis Boisvert et Pierre Lachance. Jusque-là, l’entreprise avait toujours été la propriété de membres de la famille des fondateurs Marcel Auclair et ses frères, depuis 1971.

« Je n’ai qu’un seul garçon et il est plus du type intellectuel que manuel. Je savais donc depuis longtemps qu’un jour viendrait où il faudrait vendre l’entreprise à des personnes en dehors de la famille Auclair. Mais je ne pouvais trouver meilleure relève avec Francis et Pierre. J’ai toujours eu une grande confiance en eux et c’est comme s’ils faisaient partie de la famille. Je ne suis pas inquiète, la relève est prometteuse et assurée », dit celle qui a d’abord travaillé avec le paternel dès les premières heures de l’entreprise.

Elle a même commencé à travailler en 1966 au garage qui s’appelait à l’époque Auclair et Frères, une entreprise forestière.

Elle est devenue unique propriétaire de Saint-Félicien Diesel en 2002 et rien ne lui faisait peur.

« Je n’ai jamais hésité avant de prendre les rênes de l’entreprise. J’avais ça dans la peau parce que j’avais toujours travaillé dans un garage. Avant de devenir propriétaire, j’ai fait comme tout le monde, je n’ai reçu aucune faveur. J’ai commencé au pied de l’échelle comme commis aux pièces, à l’inventaire, aux achats et commandes, à l’administration », lance Marjolaine Auclair.

Ne jamais baisser les bras

Saint-Félicien Diesel est spécialisé dans l’entretien mécanique, la reconstruction complète de camions accidentés et dans la réparation de camions hors-normes ou forestiers.

Les garages ont longtemps été une chasse gardée exclusivement masculine. Même il y a 20 ou 30 ans, imaginez alors il y a plus de 50 ans.

« Je travaillais dans un monde d’hommes, mais je ne l’ai jamais ressenti. Je crois que ma personnalité et même ma voix commandaient le respect. Je n’ai jamais eu de difficulté à travailler dans un milieu d’hommes. C’était plus difficile par exemple avec les banques. Mon père ne m’a jamais endossée. Je négociais moi-même avec les institutions financières. J’avais des arguments solides et quand je suis convaincue, rien ne peut m’arrêter ».

Ce n’est pas tout le monde qui a cru en elle lorsqu’elle a pris les commandes.

« Quand je suis devenue propriétaire, plusieurs personnes croyaient que j’allais me planter. Évidemment, je ne l’ai su que plus tard. Moi, je savais exactement où je m’en allais. J’étais respectée du milieu des affaires et plusieurs ont été impressionnés par ma façon de diriger mon entreprise. J’ai toujours été comme ça et surtout, j’ai toujours été heureuse dans mon travail. Je ne baisse jamais les bras », termine-t-elle.

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