Vendredi, 26 avril 2024

Actualités

Temps de lecture : 3 min 59 s

Un décor apocalyptique après l’incendie

Louis Potvin
Le 29 mai 2020 — Modifié à 14 h 25 min le 29 mai 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

L’incendie d’une ampleur sans précédent dans un quartier résidentiel de Roberval la semaine dernière a généré un élan de solidarité alors que la Ville a mis sur pied une cellule de crise. Avec un bilan de cinq résidences qui ont été totalement rasées par les flammes et quinze autres endommagées à divers degrés, les citoyens, de ce quartier qui abrite majoritairement des maisons mobiles, ont vécu des heures d’angoisse.

« J’ai commencé par voir de la fumée derrière la maison d’en face. Puis j’ai vu ensuite des flammes entre les deux maisons mobiles. Ça devait avoir quatre à cinq pieds de hauteur. Il ventait fort », dit Jean-Guy Langlais qui demeure tout juste en face de la résidence d’où est parti le feu.

L’homme qui  loge à la même adresse, sur la rue Louis-Jean, depuis 36 ans, aime bien de temps à autre prendre une chaise et s’installer dans son entrée pour profiter du soleil. C’est ce qu’il faisait cet après-midi-là.

Il était autour de 15h15 ce jeudi 21 mai lorsque le feu s’est déclaré. Des résidents de la rue ont aussitôt appelé le 9-1-1 pour alerter les pompiers.

Jean-Guy Langlais était exactement assis là, dans sa cour, lorsqu’il a vu de la fumée monter de l’arrière de la maison mobile en face et puis des flammes. C’est de là que l’incendie a pris naissance sur la rue Louis-Jean. (Photo Trium Médias – Denis Hudon)

Beaucoup d’émotions

Les résidents des alentours ont été rapidement évacués. À son retour, le revêtement extérieur de sa maison mobile qui fait face à la rue avait fondu en partie.

« Je travaillais sur une toiture pas loin de l’aréna quand j’ai vu de la fumée dans le ciel. Je trouvais que ça ressemblait pas mal à chez nous », raconte de son côté Régis Lavoie. Et c’était bien dans sa rue. Sa conjointe Johanne Gagnon, elle, était dans sa maison mobile quand elle a d’abord entendu deux explosions.

« Ç’a fait boum, boum, en quelques secondes. Des bonbonnes de propane, je suppose. Je suis sortie et il y avait une très grosse fumée noire. J’étais nerveuse et j’ai eu très peur. Avec des voisins, on a même sorti une dame et son chien de la maison mobile voisine du lieu d’incendie ».

Johanne Gagnon a entendu deux explosions dans la rue et est sortie aussitôt de sa maison pour constater que la maison mobile en face de chez elle brûlait. (Photo Trium Médias – Denis Hudon)

Johanne Gagnon, maintenant à la retraite et qui a travaillé ces dernières années à l’hôpital de Roberval, a regagné son domicile vers 21h le même soir. Elle dit s’être couchée vers minuit, mais avoir très mal dormi.

« Ça me fait tellement de la peine pour mes voisins qui ont tout perdu dans l’incendie. Si le vent avait soufflé dans l’autre sens, on aurait sans doute tout perdu nous aussi ».

Patricia Laflamme, une autre voisine, a elle aussi entendu deux explosions. « On sentait très bien la chaleur, même si le feu était de l’autre côté de la rue. C’était vraiment intense."

Deux maisons mobiles complètement détruites par le feu, sur la rue Louis-Jean, à Roberval. (Photo Trium Médias – Denis Hudon)

L’heure est à la solidarité

Les Robervalois vont se rappeler longtemps de ce 21 mai 2020 alors qu’en pleine pandémie de COVID-19, un incendie dans un quartier résidentiel a détruit cinq maisons en plus d’en endommager quinze autres, sur trois rues adjacentes.

Natacha Buffoni habite dans sa maison mobile depuis environ 2 ans. Elle était partie ce jour-là faire une randonnée de moto du côté du Saguenay. Elle a reçu plusieurs appels d’amis qui l’ont informée des incendies dans sa rue. Du Parc de la Galette, à mi-chemin entre La Baie et Charlevoix, elle a rebroussé chemin pour le retour à la maison. Sa résidence a subi quelques dommages, notamment du revêtement fondu. Le véhicule utilitaire de son chum, stationné dans la rue alors qu’il était au travail, a subi aussi des dommages en raison de la chaleur intense du brasier.

« J’ai reçu une quinzaine de messages et ça n’arrêtait pas. J’ai rebroussé chemin et je suis arrivée chez moi autour de 20h. La scène sur ma rue était indescriptible. J’ai jamais rien vu de pareil ».

Un des propriétaires dont la maison mobile a complètement été détruite par les flammes, est revenu sur les lieux le lendemain y inspecter tous les recoins. (Photo Trium Médias – Denis Hudon)

Roberval s’organise

Le maire de Roberval, Sabin Côté, continuait d’entrer en contact avec des sinistrés afin de connaître leurs réels besoins.

La Ville avec des partenaires comme la Croix-Rouge et la Saint-Vincent de Paul, a mis sur pied une cellule de crise pour venir en aide. Et les gens sont généreux.

« On parle aux familles et ensuite on va orienter nos actions en fonction des besoins exprimés. Je sais que la Société Saint-Vincent reçoit depuis beaucoup d’appels de solidarité. On privilégie l’aide pécuniaire pour des bons d’achat. Ce sera plus simple et plus efficace », croit Sabin Côté.

Pour ce qui est des terrains éventrés par l’incendie de la semaine dernière, l’administration municipale se penchera plus tard sur ce qu’il adviendra de ces espaces dans le futur. Les terrains du quartier des maisons mobiles appartiennent à la Municipalité qui, elle, les loue aux résidents.

Natacha Buffoni était en randonnée à moto au Saguenay lorsqu’elle a été mise au courant du feu dans sa rue. Elle a constaté en soirée l’ampleur du désastre. Sa maison mobile n’a subi toutefois que quelques dommages. (Photo Trium Médias – Denis Hudon)

Cause de l’incendie

Pour ce qui est de la cause de l’incendie, il aurait pris naissance à l’extérieur sur un des terrains sinistrés. Ce qui l’aurait déclenché n’est pas encore déterminé. Au moment de mettre sous presse, la Sûreté du Québec poursuivait son enquête.

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES