La décision de la MRC du Domaine-du-Roy de confier la gestion des vidanges de fosses septiques à la Régie des matières résiduelles du Lac-Saint-Jean déçoit grandement les entrepreneurs spécialisés dans le domaine. Ils déplorent grandement la façon de faire des élus qui leur enlèvent une part importante de leur gagne-pain.
Michel Perron, propriétaire de Groupe Perron Méga-Vac de Roberval, souligne que la décision des élus fera perdre à son entreprise quelque 800 clients, ce qui représente aisément 25 % de son chiffre d’affaires, soit plus de 80 000 $ par année.
Pour illustrer cette décision, M. Perron emprunte la figure suivante : « Il n’y a pas un commerce à qui on peut enlever 800 clients sans qu’il y ait des impacts négatifs. On déplore la façon de faire de nos décideurs. C’est comme si la Ville de Roberval décidait de confier le dégagement de toutes les entrées de la municipalité, autant publiques que privées, à un seul entrepreneur, faisant ainsi mourir tous les autres concurrents. La décision des élus concernant les fosses septiques est aussi extrême que cela », illustre-t-il.
Groupe Perron Méga-Vac compte huit employés. Le propriétaire appréhende des diminutions de personnel, à tout le moins du nombre d’heures travaillées : « On se bat pour conserver les emplois dans les scieries. Pendant ce temps, on lance un processus pour nous faire disparaître. Pourquoi ne pas laisser faire la libre concurrence? C’est ce que nous déplorons », conclut-il.
« Je veux garder ma job! »
René Bolduc a créé son entreprise Fosses septiques BR à Chambord en 2007. Avec un seul camion, il s’est toujours assuré d’offrir un service personnalisé à sa clientèle. Avec la municipalisation des vidanges de fosses septiques, il lui était absolument impossible de pouvoir concurrencer les gros joueurs de l’industrie.
Suite à l’annonce de la décision des élus de confier cette responsabilité à la Régie des matières résiduelles du Lac-Saint-Jean (RMR), René Bolduc a tôt fait d’exposer une affiche « À vendre » à l’avant de son camion.
« Les élus nous ont complètement ignorés. Ça fait quatre ans que j’essaie de bien implanter ma petite entreprise. J’ai réussi à me bâtir une clientèle au fil des années. En cas de problème, on m’appelle et je me déplace rapidement, peu importe la journée. J’offre un service personnalisé », assure René Bolduc.
« Je veux garder ma job. Les jobs aujourd’hui, ça ne court pas les rues. Nos entrepreneurs, il faut aussi les garder! Il faut conserver nos emplois ici! On donne le contrat à une seule grande entreprise. Les autres, crevez toutes! Aucun d’entre eux ne s’est levé pour nous défendre. C’est une question de respect des gens déjà en place », déplore René Bolduc.
