Pour approfondir les données avancées par le CREPAS, le Journal a également contacté les deux Centres de services scolaires (CSS) au Lac. Si le CSS Lac-Saint-Jean-Est a refusé l’entrevue, le CSS du Pays-des-Bleuets est venu quant à lui confirmer le tout.
« Nous n’avons pas de chiffres, mais on a des évaluations des directions d’écoles et ce qu’on remarque, c’est qu’il n’y a pas plus d’abandons scolaires jusqu’à maintenant. Mais est-ce qu’il y a des risques de décrochage ? Là je pourrais dire oui. La situation actuelle et la formule de cours à distance sont démotivantes pour plusieurs jeunes », souligne le directeur général du CSS du Pays-des-Bleuets, Sylvain Ouellet.
Il ajoute que l’une des principales sources de démotivation est liée au fait que les jeunes ne voient plus leurs amis, en plus de ne plus avoir d’activités parascolaires.
D’ailleurs, une étude menée par UNICEF Canada auprès des jeunes révèle que les éléments les plus difficiles sont : l’impossibilité de sortir de la maison, d’aller à l’école et passer du temps avec leurs amis.
Une autre étude parue dans le IZA World of Labor en juin 2018 indique que ce genre d’activités sociales est important pour le bien-être des enfants et des adolescents. L’influence positive des pairs étant déterminante dans la réussite scolaire et le succès à l’âge adulte.
Profil type
Dans cette situation, le profil type du décrocheur n’est plus le même. L’enseignement à distance a compliqué la persévérance scolaire et maintenant, même les élèves ayant de bons résultats auparavant ont plus de difficultés aujourd’hui.
« Je pense notamment à un étudiant collégial qui est allé chercher de l’aide à Tutorat Saguenay, parce qu’il avait l’habitude d’avoir des notes de 95 % et qu’il était rendu avec des notes de 85 %. On parle ici d’un élève qui réussit et là, avec les nouvelles méthodes d’enseignement, il n’arrive plus à obtenir les notes qu’il avait normalement », raconte Anne-Lise Minier, du CREPAS.
Stratégies
Pour contrer l’abandon scolaire dû au manque de motivation, le CSS du Pays-des-Bleuets mise sur les contacts réguliers entre les élèves et leurs enseignants.
« C’est important de tenir contact et de s’assurer du bon suivi académique et moral de nos jeunes. On demande également aux parents de contacter leur école si jamais leur jeune semble avoir plus de difficulté et de découragement. Nos psychoéducateurs sont toujours présents », termine Sylvain Ouellet.
