Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a reçu plus d’une trentaine de plaintes concernant le halo lumineux généré par les Serres Toundra de Saint-Félicien depuis le 14 décembre 2021. Toutefois, l’entreprise respecterait l’autorisation ministérielle en vigueur.
Par ailleurs, le MELCC indique qu’il n’existe pas de normes qui encadrent spécifiquement la luminosité émise par un complexe de serres.
« Toutefois, le ministère a demandé des mesures d’atténuation à l’entreprise lors de la délivrance de la modification d’autorisation pour l’ajout de la 3e phase du complexe serricole, en 2021 », a indiqué la relationniste, Caroline Cloutier.
Le ministère a donc demandé à l’entreprise d’installer des filtres pour réduire la production de luminosité nocturne.
Or, le président des Serres Toundra, Éric Dubé, mentionne que c’est l’entreprise qui a informé le ministère qu’elle installerait des écrans noirs pour réduire le plus possible la luminosité des installations.
« Ce n’est pas le ministère qui nous a obligés de le faire. Déjà, en 2020, quand nous avons planifié la construction de la 3e phase, nous avions décidé d’installer des écrans noirs qui s’ouvrent et qui se ferment selon les besoins. Nous avons informé le ministère le 31 mai de notre intention. Ce n’est donc pas une obligation de leur part, c’est nous qui sommes arrivés avec la solution », déclare-t-il.
Grogne
Au cours des dernières semaines, de nombreuses personnes se sont questionnées et ont critiqué la présence d’un halo lumineux qui était visible d’aussi loin qu’Alma. Un groupe Facebook a même été créé, Tous POUR la fin du halo lumineux des serres Toundra.
Dans la semaine du 17 janvier, les écrans noirs ont été mis en fonction et la situation se serait améliorée.
Par contre, les serres de la phase 1 et 2 ne sont pas équipées de la même technologie. Il s’agit d’écran blanc plutôt que noir. Il y a donc encore de la luminosité nocturne, mais moins forte, selon la direction.
L’entreprise s’est cependant engagée à mettre le même système dans les serres de la 2e phase quand le système d’éclairage sera en fin de vie, soit d’ici environ 5 ans.
« Pour la phase 1, il ne semble pas possible d’y installer des filtres sans investissements majeurs et arrêt de production long. De plus, à noter que ce type de complexe de serre est unique au Québec et l’effet de la lumière n’avait pas été particulièrement documenté lors de la phase 1 », exprime le ministère.
Faune
De son côté, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs n’a pas fait d’étude quant aux impacts possibles sur la biodiversité près des serres. « Par contre, les effets de la lumière nocturne sur la faune en général ont fait l’objet de nombreux articles scientifiques et les effets ont été démontrés. De manière générale, les espèces fauniques sont attirées ou repoussées par la lumière, l’utilisent pour s’orienter, repérer les proies et communiquer. La littérature scientifique suggère qu’on ne peut exclure qu’il y ait des effets sur la faune du secteur », a souligné Valérie Ouellet, conseillère en communication.