Les mots à la mode sont partout, même dans le hockey. Dans les années 80, les gens parlaient de joueurs trouble-fête. Plus tard, les termes «petite peste» et «grinder» se sont ajoutés à la conversation. Depuis 3 ou 4 ans, on parle maintenant de papier sablé. Vous vous demandez de quoi je parle? Le joueur typique de 3e ou 4e trio qui vient déranger, provoquer ou entrer dans la tête de l’adversaire.
En bref, un petit «Christ».
Avec les années, ce type de joueur est devenu une denrée rare. Le bon coup de patin, un prérequis essentiel pour faire une carrière dans la ligue nationale éliminait plusieurs candidats. Citons ici un exemple de joueur « papier sablé ». Lors de son passage chez les Saguenéens de Chicoutimi, Antoine Roussel n’était clairement pas le joueur le plus talentueux de son équipe, mais il possédait un excellent coup de patin en plus d’être armé d’une hargne qui faisait saliver Richard Martel.
Roussel aura finalement disputé plus de 600 matchs dans la grande ligue. Pas mal pour un gars non repêché.
Depuis quelques semaines, nous constatons qu’il y a beaucoup plus de papier sablé dans une petite quincaillerie de village que chez les Canadiens de Montréal. Quand on affronte des gros clubs, les résultats sont timides. Je sais que la tenue des gardiens de buts fut pathétique pendant cette période, mais où étaient les gros bonhommes? Josh Anderson? Arber Xhekaj? Ce dernier est beaucoup plus menaçant dans une pub de burger que sur la glace. En plus de mal paraître contre les durs à cuire, il ne frappe pas!
C’est bien beau blâmer le coach St-Louis, mais qu’est-ce qui empêchait Xhekaj d’aller voir Tom Wilson en fin de match alors qu’il n’y a pas d’enjeu et que Wilson s’amuse à marcher sur tout le monde? Le cœur de Brendan Gallagher est bien là sauf que le bon vieux vétéran peine à se rendre au banc après 45 secondes de jeu.
Je suis désolé de déplaire aux apôtres du hockey, mais l’intimidation aura toujours sa place dans les ligues d’adultes ! Je ne parle pas de « goons » qui ne savent pas ou peu comment patiner, mais bien de joueurs capables de jouer régulièrement. La bonne nouvelle, ils ont finalement rappelé Florian Xhekaj. Marqueur de plus de 20 buts avec le Rocket de Laval la saison dernière, c’est exactement le papier sablé dont nous avons besoin.
Il sera intéressant de suivre le développement du jeune Florian. Il a bien fait contre Toronto et j’ai hâte de voir ses prochaines parties. Toutefois, s’il ne jette plus les gants, donne moins de mise en échec et commet des erreurs à répétition, ce sera le temps de blâmer Matin St-Louis pour sa gestion de la « game tough ».