Culture

Temps de lecture : 1 min 35 s

La liberté sous un autre angle

Yohann Harvey Simard
Le 13 février 2021 — Modifié à 17 h 13 min le 13 février 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Dans son tout nouveau documentaire, Les Libres, Nicolas Lévesque plonge le spectateur dans la vie de trois détenus qui tentent de reprendre le droit chemin.

« L’intention n’était pas de se pencher sur leur passé. Peu importe qui ils sont et les crimes qu’ils ont commis, l’idée c’est de montrer à quoi ils font face à partir du moment où ils essaient de se reprendre en main », souligne le réalisateur, Nicolas Lévesque.

Sans pour autant amoindrir les crimes des détenus, celui-ci s’intéresse plutôt au processus de réinsertion sociale et professionnelle des trois hommes, qui se trouvent alors à l’emploi de la scierie STAGEM de Roberval. Depuis 1984, la vocation de l’entreprise est d’offrir une expérience professionnelle aux personnes éloignées du marché du travail.

Une question de confiance

En 2014, à la demande de l’ONF, Nicolas Lévesque réalise un court-métrage portant sur les pratiques d’entrevue de fin de parcours à STAGEM.

« Ce film-là m’a beaucoup donné accès à l’usine, le personnel et le conseil d’administration ont développé une bonne confiance en moi, même si au début ils étaient un peu méfiants de la présence des médias », explique-t-il.

En 2017, Nicolas Lévesque revient à la charge avec une proposition de long-métrage de sa propre initiative. Le connaissant déjà bien, le personnel de l’usine se montre d’emblée enthousiaste quant projet et l’aidera à recruter ses « personnages ».

Liberté

Quand sommes-nous libres? C’est un des questionnements que suscite le documentaire. En effet, le réalisateur explique que bien que les détenus aient l’opportunité de travailler à STAGEM, leur liberté demeure toute relative. Le fait est qu’ils restent soumis à une surveillance et des règles excessivement strictes. D’ailleurs, la plupart d’entre eux doivent retourner derrière les barreaux le soir venu.

Immersion

« J’ai fait le choix de ne pas faire les entrevues dans ce film-là. Elles ont toutes été faites par les intervenants déjà en relation avec les détenus, mais on leur soumettait parfois des listes de questions. »

Ce dernier souhaitait amplifier la dimension réaliste de son documentaire. L’intention est de porter un regard intime sur la réalité des détenus, et non de s’y immiscer.

« Le message principal, c’est d’amoindrir les préjugées. On veut offrir une fenêtre sur le monde et faire preuve de nuance. »

À compter du 12 février prochain, le documentaire sera disponible sur les plateformes web du cinéma Moderne, CLAP, Du Parc et Beaubien.

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