Vendredi, 26 avril 2024

Culture

Temps de lecture : 2 min 11 s

Chantale Potvin publie « Ta gueule, maman » : un livre choc

Le 30 mars 2011 — Modifié à 00 h 00 min le 30 mars 2011
Par daniel migneault

« Ta gueule, maman »… Chantale Potvin a choisi ce titre-choc pour nommer son second roman. L’auteure aborde l’enfer de la drogue à travers les yeux des parents.

Chantale Potvin a rencontré plusieurs personnes qui ont été touchées par ce fléau. Elle-même n’a pas été épargnée, mais heureusement, la situation s’est stabilisée. Il s’agit d’un sujet tabou, comme ce fut le cas pour son premier roman qui abordait la question des pensionnats indiens.

« Je veux changer les choses. Je ne suis pas du genre à écrire des romans à l’eau de rose. La drogue est un fléau. Tu vois ton enfant se détruire et tu ne peux rien faire », mentionne Chantale Potvin.

« Il faut dire ces choses. Il y a peu d’aide de disponible. Par exemple, si ton enfant a une leucémie et qu’il a besoin d’aide, le milieu va se mobiliser pour organiser une campagne de financement. Quand c’est la drogue qui est le problème, tu n’as aucun appui. Il est pourtant aussi malade. Tu dois en plus subir le jugement des autres », souligne l’auteure.

Chantale Potvin, qui est aussi enseignante, a procédé au lancement de son livre devant une centaine de jeunes de la Cité étudiante de Roberval. Elle les a d’ailleurs impliqués de près dans son processus de création. Selon elle, plusieurs d’entre eux ont ainsi pu prendre conscience des ravages que peut causer la drogue.

« On m’a dit souvent : « Juste un petit joint, il n’y a rien là! » Ce n’est pas vrai. Est-ce qu’on dit à une personne qui est cleptomane : « Juste un petit vol par jour, il n’y a rien là! »? », questionne l’auteure.

Témoignages

Pour corroborer ses dires, plusieurs intervenants ont participé au lancement, à commencer par Nicole Bourassa. Cette infirmière de profession a eu le malheur de perdre son fils il y a maintenant un an. Il s’est enlevé la vie. La pente était devenue trop dure à remonter pour lui qui voulait se sortir de cet enfer.

« La drogue, c’est une descente aux enfers pour les enfants, mais c’est aussi la descente aux enfers des parents. Vos parents vous aiment et veulent vous aider. C’est important de faire passer ce message », a témoigné courageusement Mme Bourassa.

Les élèves ont d’ailleurs reconnu son courage en lui offrant une ovation debout à la suite de son témoignage.

Le commandant du poste de la Sûreté du Québec de la MRC du Domaine-du-Roy, Hugues Lavoie, a fait de la lutte à la drogue l’un de ses chevaux de bataille.

« C’est toute mon expérience de policier qui est remontée à la surface à la lecture du livre. Les drogués ne connaissent pas leurs limites pour se procurer de la drogue. Le chemin qui mène au fond du baril est parfois long. Il ne faut jamais banaliser la consommation. Personne n’a le droit de fermer les yeux », soutient l’agent.

Le roman « Ta gueule, maman » est publié aux Éditions JCL. L’adjoint à l’édition, Dany Côté, s’est réjoui que la littérature s’intéresse maintenant aux jeunes. Il est persuadé que le sujet interpellera un large public.

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