Vendredi, 26 avril 2024

Culture

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Le patrimoine de Roberval

Le 26 juillet 2010 — Modifié à 00 h 00 min le 26 juillet 2010
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Le 8 avril dernier paraissait dans ce même journal un article que j’avais écrit au sujet des églises de Roberval. Je prédisais (il ne fallait pas être sorcier pour le faire!) qu’à la réunion du lendemain le nouveau comité proposerait la fermeture de l’église Saint-Jean-de-Brébeuf.

En effet, à la soirée du 9 avril, l’animateur a bien pris soin de nous dire deux choses : d’abord, qu’il n’y aurait pas un troisième comité sur les églises à Roberval (le deuxième annulait les recommandations du premier, le troisième annulerait sans doute celles du deuxième!) et ensuite que le présent comité appliquerait ses conclusions et qu’il était légalement qualifié pour le faire! À la suite de ces prémisses, comment était-il utile par la suite de discuter ou de contester? D’ailleurs, un comité téléphonique avait antérieurement été formé pour inciter les paroissiens du secteur Notre-Dame de Roberval à venir à cette réunion : la salle avait été « bien paquetée » et lorsque certaines gens du secteur Saint-Jean-de-Brébeuf se levaient pour s’exprimer, on entendait une grogne en sourdine désapprouvant l’opinion émise…

Certains journalistes ont rapporté qu’il n’y avait pas eu de contestation à cette réunion! Il fallait être présent pour comprendre…

Contrairement au premier comité où il y avait quatre femmes, ce deuxième comité était composé uniquement d’hommes. Il faut croire que les postes importants et décisions importantes dans l’Église, c’est une affaire d’hommes… dommage!

Dans Le Quotidien du 10 mai 2008, Catherine Delisle écrit que l’évêque du diocèse « n’ira pas à l’encontre de la décision du Conseil de fabrique et des paroissiens. Vraiment dommage ». Elle ajoutait plus loin : « nous sommes en train de faire une vente de débarras avec tout notre patrimoine industriel, religieux, architectural. »

Hélène Gagnon, dans le journal L’Étoile du Lac du 24 mai 2008, à son éditorial (Commentaire), concluait de la même façon que madame Delisle en rapport avec la fermeture de l’église Saint-Jean : « Vraiment dommage », écrivait-elle. Elle récidivait le 4 octobre 2008 : « En mai dernier, je rédigeais un commentaire sur la décision de fermer l’église Saint-Jean-de-Brébeuf. Cinq mois plus tard, et à quelques semaines avant que la clé soit mise sur la porte, mon opinion n’a pas changé. Nous mettons aux oubliettes notre histoire et notre culture. » Plus loin elle ajoute : « Il est nécessaire de préserver ces lieux de culte qui sont des legs historiques importants pour propager la culture et l’histoire. »

Alexandre Gauthier, animateur à la radio CHRL de Roberval dit qu’il s’est prononcé en faveur de la fermeture de l’église Notre-Dame parce que c’est la plus « vendante » ( 7 février 2007 vers 7 h) et qu’il n’en reparlera plus à moins de nouveaux développements.

Ce n’est pas la première fois que les citoyens de Roberval renient leurs monuments historiques. On se souvient du bureau de poste avec sa tour et son horloge, démoli en 1953, de la vieille église Notre-Dame (construite en 1872) démolie en 1967, de la Banque Nationale démolie en 1974, du couvent des Ursulines dont nous aurions dû, suite à l’incendie de 2002, conserver les immenses murs. Non, Roberval est pleine d’histoire, de patrimoine, mais comme nous avons de la difficulté à le garder! Au fait, dans toute cette saga, nous n’avons pas entendu l’opinion de nos sociétés d’histoire? Ont-elles peur de se mouiller devant les notables de la place qui ont pris les décisions?

Peut-être que je m’inquiète pour rien? Hélène Gagnon, après avoir fait son commentaire sur les églises de Roberval (Étoile du Lac, 24 mai 2008), est allée rencontrer des étudiants de la polyvalente de Roberval pour leur demander (Vox Pop) ce que représentait le patrimoine pour eux? Plusieurs ont parlé de Val-Jalbert, du Moulin des Pionniers, mais personne n’a mentionné les églises. Ça ne semble pas intéresser les jeunes. Peut-être que ça intéresse seulement les cinq à six cents personnes qui ont assisté aux réunions de la fabrique et le même nombre qui assistent aux messes du dimanche… Dommage!

Le 26 octobre prochain aura lieu la dernière messe à l’église Saint-Jean-de-Brébeuf. Par la suite, les cérémonies auront lieu à l’église Notre-Dame qui ressemble davantage à un amphithéâtre moderne qu’au style des églises centenaires auxquelles notre religion nous avait habitués. Vraiment dommage!

Gérard Guay

Roberval

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