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Commerce et PME : Se préparer maintenant pour la relance

Janick Émond
Le 03 avril 2020 — Modifié à 13 h 58 min le 03 avril 2020
Par Janick Émond - Journaliste

Les entreprises doivent se préparer dès maintenant pour faire face à la reprise économique. Les industries forestière et touristique pourraient être touchées durement.

« Ce qui risque de faire mal, c’est la relance. On ne sait pas si ça sera dans un mois ou dans trois mois. Donc, les entreprises doivent prendre les bonnes décisions en élaborant des scénarios et surtout en n’hésitant pas à faire appel aux programmes offerts par les gouvernements », commente Marc Lévesque, comptable et associé chez Raymond Chabot Grant Thorton.

Ce dernier indique que les entreprises ne doivent pas paniquer. Il ne le sent d’ailleurs pas sur le terrain.

« Comme les entrepreneurs ont du temps, c’est de décanter et de faire un autodiagnostic de la situation. Évaluer son fonds de roulement et la limite qu’on ne veut pas franchir. Limiter les dépenses. Discuter avec ses créanciers et les clients avec qui on a des comptes à recevoir. »

Ensuite, il conseille de monter un dossier bien étoffé pour soumettre aux bailleurs de fonds et aux gouvernements pour recevoir de l’aide afin d’avoir les coudées franches pour ne pas manquer la relance.

Soutenir les plus fragiles

Marc Lévesque souligne qu’il sera très important de soutenir les commerces et les entreprises les plus fragiles.

Les organismes locaux comme le CLD et la SADC préparent des moyens de soutenir individuellement et financièrement les gens d’affaires.

« De notre côté, on parle à nos clients de se préparer. Ce qui est encourageant, c’est que ça allait très bien dans l’économie régionale avant cette crise. C’est ce qui me fait croire que la relance devrait bien se dérouler, même si ça ne sera pas évident. »

Industrie forestière

Ce qui inquiète le plus Marc Lévesque, c’est la situation qui prévaut aux États-Unis concernant la propagation importante du coronavirus.

« Si l’économie s’effondre aux États-Unis, il sera très difficile pour des entreprises comme Résolu de vendre du bois. Ça risque de nous faire très mal, surtout dans le haut du lac. Ça pourrait étirer le ralentissement économique. »

Tourisme

Le secteur touristique devrait également souffrir de la COVID-19 puisque les touristes risquent de se faire très rares cet été.

« Les plus gros sites devraient être en mesure de passer à travers, mais ce sont les petites entreprises touristiques qui vont être durement touchées et qui seront vulnérables. »

Québec sur pause : Dur pour les PME… Résolu et Rio Tinto s’en tirent bien

La fermeture pour trois semaines de plusieurs commerces, entreprises et industries du Lac-Saint-Jean fait mal. Le fait que de gros employeurs comme Produits forestiers Résolu et Rio Tinto sont considérés comme des secteurs économiques essentiels permet d’éviter le pire.

Malgré la décision du gouvernement Legault, Résolu a décidé de fermer temporairement sa papetière de Dolbeau-Mistassini et la machine à papier numéro 9 d’Alma ainsi que les deux usines de poutrelles de Saint-Prime et Larouche. Pour l’ensemble du Québec, ce sont 665 travailleurs qui se retrouveront sans emplois pour quelques semaines.

« La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le gouvernement a jugé essentiel le secteur des pâtes et papiers. Nous pouvons donc maintenir en opération plusieurs de nos usines. Malheureusement, en raison de la faiblesse de certains marchés et pour répondre à la demande du gouvernement réduire les opérations, nous avons pris la décision de procéder à certaines fermetures », a commenté le porte-parole, Karl Blackburn.

Pour la papetière de Dolbeau-Mistassini, la fermeture sera effective le 1er avril. L’unité de cogénération va continuer à produire de l’électricité pendant l’arrêt de production.

Plusieurs au chômage

Rémabec a dû fermer sa scierie de l’Ascension et son usine Dolbeau-Mistassini, 110 personnes ont été mises à pied. Produits forestiers Petit Paris a également cessé ses opérations de sciage, rabotage et récolte forestière.

Chez LAR machinerie, la direction a dû interrompre les activités à son usine de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, 120 travailleurs sont touchés. Par contre, une trentaine de personnes du département d’ingénierie continuent de travailler. L’entreprise réalise quatre importants contrats en Colombie-Britannique, deux ont été suspendus.

Les 125 travailleurs et actionnaires d’Alco-Tmi se retrouvent au chômage. Si des travaux d’urgence jugés essentiels étaient nécessaires chez des clients industriels, des travailleurs pourraient être appelés en renfort.

« Lors du retour au calme, nous espérons grandement que l’achat régional par nos grands donneurs d’ordres soit prioritaire afin de nous aider tous à remonter la pente », a déclaré le président, Marc Lepage.

Pour Proco, c’est environ 350 travailleurs qui sont privés de travail.

Producteur d’électricité

À Saint-Félicien, l’usine de cogénération de Greenleaf Power est reconnue comme un service essentiel et tourne avec une équipe réduite.

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