La Coopérative Piekouagami s’impatiente devant la position de la Ville de Roberval qui refuse leur projet de coopérative d’habitation pour les personnes âgées. Le dévoilement récent du projet de conversion du Couvent des Ursulines a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Le président de la Coopérative Piekouagami, Louis-Georges Gagnon, rappelle que plusieurs interventions ont été effectuées auprès des élus municipaux au cours des dernières années. L’une de leurs suggestions était justement de convertir le Couvent des Ursulines en coopérative d’habitation, une solution qui a été rejetée du revers de la main.
M. Gagnon a été très surpris d’apprendre que la Ville de Roberval songe à y implanter, en plus des locaux de la Société d’histoire de Roberval, du Centre d’archives Domaine-du-Roy et du Musée des Ursulines, des unités d’habitation de type condominium. « Nous sommes en train de donner le bord du lac Saint-Jean à ceux qui ont de l’argent. La Coopérative d’habitation Piekouagami pourrait très bien s’installer dans l’ancien Couvent des Ursulines. La Ville de Roberval veut revitaliser son centre-ville. Notre projet s’inscrit parfaitement dans cette lignée », soutient Louis-Georges Gagnon.
Projet @RL’organisme milite depuis cinq ans pour la construction d’une coopérative pour les personnes à plus faible revenu. Leur projet consiste en un complexe de 48 logements, dont la moitié serait réservée pour le logement social. Il s’agit d’un projet évalué sommairement à 6 M$. La Coopérative Piékouagami demande une subvention de 400 000 $ à la Ville de Roberval, un terrain et un congé de taxes de 35 ans. Ses membres s’engagent à aller chercher la somme de 150 000 $ en guise de financement de la part du milieu. Le programme Accès Logis de la Société d’habitation du Québec fournirait une subvention de 2,5 M$. La balance est financée sous forme de prêt par les membres de la coopérative. Selon les chiffres de la coopérative, 25 % de la population de Roberval (2700 personnes) est âgée de 55 ans et plus. De ce nombre, 594 personnes ont un revenu annuel de moins de 15 000 $. Une personne ayant un revenu annuel inférieur à 25 000 $ se qualifie pour le programme Accès Logis. M. Gagnon soutient que cette clientèle n’a pas les moyens de se payer un logement dans une résidence pour personnes âgées. De plus, comme le nombre d’aînés est appelé à augmenter au cours des prochaines années, il juge qu’une coopérative d’habitation est une nécessité. Plusieurs municipalités, notamment Saint-Prime, Saint-Félicien et La Doré, ont été de l’avant avec la création de coopérative d’habitation pour les personnes âgées. Louis-Georges Gagnon déplore le manque de volonté politique malgré les besoins évidents qu’ils ont démontrés. « Nous avons toujours privilégié la voie de la discussion avec la Ville de Roberval. Maintenant, il faut que les gens sachent que la Ville refuse de participer à ce projet qui serait très intéressant pour les personnes à faible revenu », mentionne Louis-Georges Gagnon. Au fil des années, la coopérative est allée chercher des lettres d’appui du CSSS Domaine-du-Roy, de la Caisse populaire Sieur-de-Roberval, l’Office municipal d’habitation de Roberval, de même que plusieurs organismes. Si le projet du Couvent des Ursulines ne peut se concrétiser, la Coopérative d’habitation Piekouagami ne ferme pas la porte à d’autres options. Une autre porte s’ouvre aussi avec le projet de rénovation du Claire-Fontaine de Roberval qui pourrait aussi être une alternative intéressante. « Pourquoi la Ville est-elle aussi réfractaire à notre projet? Nous avons prouvé que le besoin est présent. Est-ce que les promoteurs privés font pression sur nos élus? », conclut M. Gagnon.
