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Est-ce que les grandes chaleurs affectent la qualité de chasse à l’orignal?

Jean-Philippe Tremblay
Le 13 septembre 2023 — Modifié à 22 h 24 min le 13 septembre 2023
Par Jean-Philippe Tremblay - Journaliste

Avec les chaleurs extrêmes qui frappent la région ces derniers jours, et qui se multiplient d’années en année, dans quelle mesure les changements climatiques affectent-ils la qualité de la chasse à l’orignal?

« Ça fait deux ans de suite qu’on a de grandes chaleurs comme ça à l’ouverture de la chasse. C’est de moins en moins rare aussi d’avoir de bonnes chaleurs en octobre. C’est sûr que pour la chasse, c’est moyen, l’animal est moins actif oui et il se tient plus au frais. En tant que tel ce n’est pas nécessairement moins bon, mais c’est plus compliqué », mentionne Pietro Bollini, propriétaire de The Happy Team, Conducteur de chien de sang membre de l’Association des conducteurs de chien de sang du Québec.

La problématique ne réside pas seulement dans la possibilité de trouver et d’abattre l’animal, mais surtout dans la conservation de sa viande.

« Le principal problème c’est surtout de conserver ta viande. La majorité des tirs ne sont pas mortels sur le coup, la bête se déplace et tu peux passer plusieurs heures à la chercher, ça, c’est en plus du temps d’éviscération et du temps pour sortir la bête du bois. À 30 degrés, ce n’est pas long que la viande se tarisse », ajoute-t-il.

Selon ce dernier, les chaleurs ne mettent néanmoins pas en péril la pérennité de la chasse à l’orignal dans la région.

« Les orignaux vont s’adapter et changer de comportement. On voit que les orignaux se promènent moins dans les chemins, on les retrouve plus en montagne. Les chasseurs aussi vont s’adapter en ayant des chambres froides à proximité par exemple. »

Un avis partagé par Élie Desgagné, passionné de chasse et tête d’affiche de l’émission de chasse Roadhunt.tv.

« Les animaux s’adaptent, les femelles vont peut-être mettre bas plus tard au printemps et l’accouplement va donc se faire un peu plus tard à l’automne.  Les cheptels sont en santé en général dans la région, » souligne-t-il.

Protection

Si les cheptels sont en santé, c’est que le gouvernement veille précieusement à leur maintien.

La Réserve faunique des Laurentides a d’ailleurs annulé les deux premiers blocs de chasse à l’orignal de la saison 2023, soit le bloc du 1er au 5 septembre ainsi que celui du 5 au 10 septembre.

« Le ministère nous a demandé de réduire le nombre de bêtes abattues pour favoriser les cheptels d’orignaux en abaissant la pression de chasse. Le moyen le plus logique pour le faire, c’était de couper des semaines de chasse. Et avec les températures très chaudes qu’on voit depuis 2-3 ans au début septembre, c’était logique de couper ces semaines-là », mentionne le directeur du service à la clientèle à la Réserve faunique des Laurentides, Philippe Guilbeault-Verville.

Selon le Plan de gestion de l’orignal au Québec 2012-2019 pour la zone de chasse 28, mis en place par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, les mesures gouvernementales auraient permis à la population d’orignal de la région de dépasser les chiffres d’avant 2002, et ce, malgré une augmentation de la pression de chasse sur le territoire.

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