Pour plusieurs, l’arrivée du mois de novembre rime souvent avec fatigue et baisse d’énergie. Le terme « dépression saisonnière » est couramment utilisé pour expliquer cet état passager. Mais qu’en est-il réellement ?
Comme le mentionne Laurent Coulloudon, psychiatre et chef du Département de psychiatrie du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, le trouble affectif saisonnier ou dépression saisonnière est « un spécificateur pour le trouble dépressif caractérisé. »
En d’autres mots, c’est une dépression qui survient surtout en période automnale. On l’explique principalement par le manque de luminosité durant l’automne et l’hiver.
« Ce n’est pas la petite déprime saisonnière que plusieurs peuvent ressentir après l’été, par exemple. C’est une vraie dépression avec ses symptômes invalidants. Ce qui le différencie de la dépression conventionnelle, c’est que la dépression saisonnière est vraiment reliée aux saisons, on la voit l’automne et l’hiver et se résout souvent avec l’arrivée du printemps », explique le Dr Laurent Coulloudon.
C’est un phénomène qui va également se refléter dans le nombre de consultations en psychiatrie.
« L’automne et l’hiver sont les périodes où on reçoit le plus de consultations. C’est sûr qu’il y a plusieurs facteurs confondants. Par exemple, l’été, oui il y a plus de lumière, les gens sortent plus, font plus de sports alors que l’hiver les gens sont plus isolés », ajoute le psychiatre.
Ce dernier met également en garde la population contre les dangers de l’autodiagnostic, qui vont se révéler dans la grande majorité des cas, erronés.
« Beaucoup de gens disent que parce qu’ils vont moins bien en octobre et novembre, ils font une dépression saisonnière. Le terme n’est pas bon, mais n’empêche que la dépression légère, ce que la majorité d’entre eux ressentent, n’est pas à sous-estimer. »
La luminothérapie, une solution efficace?
Laurent Coulloudon n’est pas un grand fervent des solutions miracles comme la luminothérapie, un traitement basé sur une exposition prolongée à la lumière, dont la popularité a explosé au cours des dernières années.
« La luminothérapie, ça vient pallier le manque de luminosité lors des périodes plus sombres de l’année avec un rayonnement intense au niveau de la rétine. Ça peut être l’un des éléments qui va aider à lutter contre la maladie en tant que telle, mais ce n’est pas un remède miracle », souligne-t-il.
Ce dernier soutient que le meilleur moyen pour préserver sa santé mentale et lutter contre la dépression reste d’adopter de saines habitudes de vie.
« C’est sûr que c’est plus facile de faire 30 minutes de luminothérapie par jour que de s’obliger à bien manger, à faire de l’activité physique régulièrement, beau temps, mauvais temps, malgré un horaire chargé. Mais le meilleur moyen pour lutter et prévenir les problèmes de santé mentale, ça reste d’entretenir de bonnes habitudes de vie et surtout d’avoir une continuité là-dedans. »