Dimanche, 26 janvier 2025

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Profession en voie de disparition

Yves Gaudreault, l’un des rares laitiers qui circule dans nos rues

Jean Tremblay
Le 12 juillet 2024 — Modifié à 11 h 29 min le 12 juillet 2024
Par Jean Tremblay - Journaliste

Yves Gaudreault se rappelle qu’au début de sa carrière, au milieu des années 1970, on dénombrait au Saguenay–Lac-Saint-Jean quelque 75 laitiers, dont six uniquement à Saint-Félicien.

« Aujourd’hui, il en reste 21 pour la région. Dans notre secteur, on retrouve André Bonneau à Roberval. Denis Martel de Saint-Félicien a acheté, il y a quelques années la Laiterie Roberval. Sa clientèle provient principalement de commerces à Saint-Prime et Roberval. Alain Roy opère à Normandin, La Doré, Saint-Thomas-Didyme et Girardville. Dans le secteur de Dolbeau-Mistassini, il y en a deux. »

Quarante-sept années plus tard, âgé de 61 ans, le laitier ne pense aucunement à la retraite d’autant plus qu’il n’y a pas de relève pour éventuellement passer le flambeau à ce travail exigeant qui le passionne.

« Lorsque j’ai débuté avec mon frère Jean Gaudreault. J’étais son assistant. Auparavant, la « run » de lait appartenait à André Bergeron et son frère Antonin », se rappelle l’un des rares laitiers au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Tôt le matin

Pour débuter sa livraison, Yves Gaudreault se lève à 3h. À 4h45, il livre ses premières commandes.

« Mon premier client, c’est La Fournée. Par la suite, à partir de 6h, je livre mes produits dans les résidences et commerces à Saint-Félicien. Au total, je visite 90 maisons, une fois par semaine », explique-t-il.

À cela s’ajoutent plusieurs commerces locaux et résidences pour personnes âgées.

« Je dessers, deux fois par semaine, le restaurant Midas, le restaurant Mario Bouffe, la Maison du bleuet, les Trois mousquetaires sur le boulevard du Sacré-Cœur, Farmaprix, les Habitations du Carrefour et le CHSLD du Foyer de la paix. Sans oublier les deux marchés d’alimentation. »

À la fin de l’avant-midi, il se rend à l’ancienne boucherie de Saint-Prime pour remplir son camion. « À l’arrière, Nutrinor possède un entrepôt où se trouve ce dont j’ai besoin pour les livraisons du lendemain. Vers 13h, ma journée de travail se termine. »

Il se rappelle que dans les débuts il s’approvisionnait à la laiterie de Jules Grenier qui exploitait son commerce à la sortie sud du boulevard du Sacré-Coeur à Saint-Félicien.

Une profession qui a changé

Autrefois, la livraison dans les résidences était beaucoup plus nombreuse.

« Les familles comptaient plus de membres. On livrait énormément de lait. Sans oublier qu’on utilisait une petite fourgonnette alors qu’aujourd’hui, on se sert de camions pour la livraison. Il fallait remplir le véhicule deux à trois fois par jour. »

Quelques-uns de ses clients sont « gâtés » par les services du laitier.

« J’ai les clefs de plusieurs résidences pour livrer le lait dans le réfrigérateur de mes clients. Pour certains, je fais la rotation des contenants de lait. De plus, j’ai encore un client âgé qui fonctionne avec des « bons » pour acheter son lait. Il les laisse sur le comptoir », conclut le laitier.

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