Si on se fie à l’achalandage du début juillet, la saison touristique estivale à l’Ermitage Saint-Antoine devrait se conclure, si Dame nature collabore, sur une note positive.
Puisque l’accès au site est gratuit, il est difficile de quantifier le nombre de touristes qui se rendent à l’Ermitage. « Par contre si on se fie à l’hébergement, on peut avancer une tendance. J’ai eu une rencontre avec l’association des hôteliers du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Si on se compare à l’an dernier, l’achalandage, à l’image de l’industrie touristique, a diminué en mai et juin. Par contre, depuis le début de juillet, on note une augmentation du nombre de touristes qui utilisent nos services d’hébergement », explique Amélie Deschênes-Bouchard, directrice marketing et responsable de l’accueil à l’Ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette.
Centenaine du fondateur
Cette année marque le centenaire du décès du fondateur de l’Ermitage. « Il s’agit de l’une de nos nouveautés. Il y a cent ans, l’abbé Elzéar DeLamarre décédait. On propose donc cet été un calendrier des activités plus varié. Entre autres, dans la chapelle Souvenir, on a exposé le cercueil de celui-ci. Nous mettons l’emphase sur l’héritage qu’il nous a laissé. Une borne informatique, installée près de la chapelle, permet d’en connaître davantage sur le fondateur », ajoute-t-elle.
Ouvert tous les jours
Durant la saison estivale, le site est ouvert tous les jours de 8h jusqu’à 21h. « Les gens peuvent marcher dans des sentiers pédestres, louer des équipements nautiques (paddle bord, kayak et pédalos), visiter le musée, sans oublier les messes offertes tous les jours, le restaurant, l’hébergement, la boulangerie et la tour d’observation. »
Les visiteurs peuvent profiter de visites guidées gratuites les mardis, les jeudis et les samedis à 9h30. « Ce sont toutes des activités qui peuvent se faire en famille avec, au restaurant, des prix spéciaux pour les enfants. Ça devient une sortie qui ne coûte pas cher et qui permet, à ceux qui le désirent, de profiter d’un pique-nique au bord de l’eau », conclut Amélie Deschênes-Bouchard.
Historique
L’Ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette figure parmi les quatre sanctuaires nationaux du Québec. Fondé par l’abbé Elzéar DeLamarre, ce site religieux a su conjuguer spiritualité et accueil touristique pour devenir un pôle de pèlerinage incontournable au Canada.
C’est en 1906 que l’abbé DeLamarre acquiert la première parcelle de terrain, choisissant ce refuge champêtre pour échapper au tumulte de la ville. L’année suivante, il fait édifier une petite résidence d’été et une modeste chapelle privée dédiée à saint Antoine, jetant les bases d’un lieu qu’il nomme Ermitage Saint-Antoine.
L’Ermitage prend rapidement de l’ampleur lorsque, en 1912, l’abbé découvre une grotte évoquant celle de Lourdes. Une statue de la Vierge y est installée et l’eau jaillissante s’attire bientôt la réputation de source miraculeuse, alimentant un flot de pèlerins venus chercher guérison et réconfort.
Le tournant majeur intervient en 1925, année où la gestion est confiée aux Frères mineurs capucins. Ceux-ci amorcent la construction d’un monastère et enrichissent le site d’un calvaire, d’une reproduction de la Scala Santa et d’une hôtellerie capable d’accueillir les fidèles en quête de retraite spirituelle.
L’après-guerre marque l’essor architectural de l’Ermitage. En 1949, la nouvelle chapelle Mariale, première réalisation moderne dans la province, vient compléter les espaces de prière. Les décennies suivantes voient l’édification de pavillons d’hébergement, de sentiers de méditation et d’installations muséales rendant hommage à l’abbé DeLamarre et à l’élan franciscain.
Fort de sa notoriété, l’Ermitage Saint-Antoine entame, à l’orée des années 2010, une vaste phase de modernisation. Un projet de plus de trois millions de dollars permet la création d’un spectacle multimédia, l’aménagement de nouvelles aires de stationnement et l’ajout de bornes de recharge pour véhicules électriques, renforçant l’attractivité du site pour un tourisme religieux contemporain.
Aujourd’hui, l’Ermitage accueille chaque année entre 65 000 et 70 000 visiteurs. Considéré comme un lieu de ressourcement unique en Amérique du Nord, il reste fidèle à l’esprit de son fondateur en offrant un havre de paix à tous ceux qui cherchent à raviver leur foi.