Samedi, 27 juillet 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 17 s

Chronique de fin d’année

Le 27 décembre 2023 — Modifié à 13 h 07 min le 27 décembre 2023
Par Serge Tremblay

C’est à moi que revient le fardeau d’écrire la dernière Jasette de la Gazette de l’année 2023. Je vais vous faire cette confidence: à l’interne, nous sommes toujours un peu dépités quand notre tour revient de chroniquer.

Attention, c’est un privilège que d’avoir cette tribune et l’expérience nous démontre qu’il s’agît de l’une des sections les plus lues du journal que vous avez entre les mains. Néanmoins, trouver un sujet et tenter de renouveler son propos de semaine en semaine est ardu. Mon tour revient aux trois semaines et chaque fois est un combat!

Donc, disais-je, il m’incombe de prendre la plume en cette fin d’année et je ne sais trop quoi dire que je n’ai pas déjà dit. 2023 ne passera pas à l’histoire comme une année exceptionnelle dont il faudra se souvenir. Ou alors il faudra s’en souvenir pour les mauvaises raisons.

Inflation, crise du logement, itinérance, grève historique dans les services publics, décisions gouvernementales douteuses (go Kings go!), feux de forêt, taux d’intérêt en hausse, progression de l’insécurité alimentaire et je pourrais continuer encore longtemps. On a aussi vu que les suppressions de postes ont commencé à se faire sentir dans différents domaines alors que l’économie connait ses premiers soubresauts. C’est encore et toujours le petit travailleur ordinaire qui fait les frais des ratés du système.

Malheureusement, ces constats ne sont pas annonciateurs de bien des réjouissances en vue de 2024. On aura beau vouloir penser que changer d’année nous permet de recommencer sur de nouvelles bases, la réalité est qu’il n’y a qu’un jour de différence...

Malgré tout, ça ne coûte pas cher de se souhaiter mieux pour 2024. Ces souhaits seront souvent des vœux pieux, à l’image de ces fameuses résolutions qu’on abandonne en moins de trois semaines, mais ils partent la plupart du temps d’une intention sincère.

Il y a sans doute plein de choses que je pourrais nous souhaiter: plus d’équité dans cette économie où se creusent les inégalités ou encore une action environnementale concertée qui pourrait nous donner espoir de ne plus revoir les grands feux de 2023, par exemple.

Ce genre de choses exigent des changements structurels qui n’arriveront ni de sitôt (si tant est qu’ils arrivent) ni aisément ni sans douleur. Je nous souhaite plutôt quelque chose de moins drastique, bien que peut-être tout aussi improbable, soit de retrouver le sens du collectif, ce goût d’être davantage qu’un simple amalgame d’individus qui font société ensemble.

J’ai souvent dénoncé l’excès d’individualisme dont nous souffrons dans cette chronique. Je ne me lasse pas de le faire, apparemment. Mais il m’apparait que le je, me, moi est un vice fondamental dans une société qui pourrait être tellement plus qu’elle ne l’est.

Pourtant, le Québec est encore capable, à l’occasion, de vibrer sur une même fréquence de l’Abitibi à la Gaspésie et de la Montérégie à Kuujjuaq. Ce fut le cas, cet été, lors des grands feux qui ont ravagé nos forêts et forcé l’évacuation de nos villes et villages.

On a alors aperçu, à travers la fumée, un esprit d’entraide et de corps entre de parfaits étrangers. Le meilleur de ce que le Québec, au sens de sa population, avait à offrir. Le je a fait place au nous.

Voilà ce que j’ai le goût de nous souhaiter.

Joyeuses fêtes, prenez soin des vôtres et que 2024 soit à la hauteur.

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