Vendredi, 26 avril 2024

Chroniques

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Industrie forestière : quoi faire pour endiguer l’hémorragie?

Le 18 août 2011 — Modifié à 00 h 00 min le 18 août 2011
Par daniel migneault

L’hémorragie qui afflige l’industrie forestière n’arrête pas de faire des victimes. AbitibiBowater vient d’annoncer la fermeture de son usine de Saint-Prime, qui emploie une cinquantaine de personnes. Malheureusement, cela ne sera peut-être pas la seule installation à passer sous le couperet.

Pour Saint-Prime, les fleurons de l’industrie forestière disparaissent peu à peu. Cela a commencé par les Industries Tanguay, jadis un équipementier forestier prospère, mais qui appartiennent à une autre époque.

Cette fois-ci, c’est au tour de l’ancienne Scierie Lamontagne. On l’avait converti au début des années 2000 en usine de deuxième transformation fabriquant de petits colombages et des composantes de lits. Le sciage a été transféré à La Doré et on y a conservé que le séchage du bois. Il semble qu’on avait seulement acheté du temps dans ce cas-ci.

Il y a bien sûr la cinquantaine de travailleurs qui se retrouvent en situation précaire. La compagnie affirme qu’ils seront relocalisés dans d’autres installations, mais cela reste encore à voir. Nos premières pensées vont vers eux.

L’usine de Saint-Prime en était une de valeur ajoutée. Depuis des années, on répète à qui veut l’entendre qu’il ne faut pas uniquement se concentrer sur la première transformation forestière. Les deuxième et troisième transformations sont des avenues intéressantes pour l’avenir.

Alors, voilà que même ce type d’usines ne réussit pas à survivre. C’est un très mauvais signal qui est envoyé pour l’avenir de l’industrie forestière.

Il faut dire qu’AbitibiBowater est un géant aux pieds fragiles qui est toujours en pleine restructuration. L’entreprise peut toujours être un partenaire, mais il faudra de plus en plus se débrouiller par nous-mêmes. La question est de savoir si nous en avons les moyens.

Nouveaux produits

Depuis quelques années, l’entrepreneur collectif de la MRC du Domaine-du-Roy, Valbois, développe de nouveaux produits. Aux dires du préfet Bernard Généreux, des résultats tangibles pourraient émerger prochainement. Il restera à déterminer s’il y a un réel marché disponible. Car n’oublions pas que les États-Unis, qui demeurent toujours un lieu de prédilection pour nos exportations, ne se relèvent pas de la crise économique. Le dollar canadien est toujours très élevé par rapport à la devise américaine, ce qui ne favorise pas les exportations.

Il ne faudrait pas se bercer d’illusions. D’autres usines fermeront leurs portes au Québec au cours des prochains mois. Les employés ne sont pas à blâmer. Ils font des efforts surhumains pour accroître la productivité. La désuétude des équipements combinée à la petitesse des installations sont des facteurs négatifs pour notre industrie forestière.

Pendant ce temps à Roberval…

Pendant ce temps à Roberval, on attend toujours un plan pour assurer la survie de l’usine AbitibiBowater. Le consultant Claude Godin doit déposer une étude dans les prochaines semaines sur la faisabilité de transformer à la fois du feuillu et du résineux.

Ces installations ont fait face à de nombreuses fermetures temporaires depuis quelques années. Ce plan est probablement la seule planche de salut qu’il nous reste… à moins que l’usine Louisiana Pacific de Chambord, avec laquelle elle partage son parterre de coupe, reprenne vie… ce qui n’est pas prévu à court terme.

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