Le Musée amérindien de Mashteuiatsh a dévoilé récemment les couleurs de deux nouvelles expositions temporaires qui pourront être vues d'ici le 18 février 2007. L'une d'elle met en vedette des marionnettes géantes créées par l'entremise d'un atelier de formation, l'autre permet de découvrir la culture innue à travers le regard des artisans de Uashat mak Mani-utenam.
L'exposition mettant en vedette des marionnettes géantes s'intitule «Têtes Dansantes». Située dans la salle Agora du musée, elle représente les résultats d'un atelier de formation sur la fabrication et la manipulation de marionnettes géantes déambulatoires issues des traditions mexicaines. «Cet atelier, réalisé en septembre dernier, a aussi permis la découverte du patrimoine culturel mexicain et favoriser les échanges avec des artistes internationaux, a indiqué la directrice adjointe au Musée amérindien de Mashteuiatsh, Maryse Boily. La formation était dirigée par le Dr Leopoldo Estrada, directeur artistique, metteur en scène et marionnettiste de la compagnie Mojigangas. Le Dr Leopoldo Estrada est lui-même l'artisan qui fabrique ces grosses têtes qui accompagnent la Route du maïs du Mexique.»
Fait à noter, ces marionnettes géantes ont fait partie du labyrinthe d'horreurs organisé à la salle des Chevaliers de Colomb lors de l'Halloween. Elles ont également été vues lors de la dernière semaine de la marionnette, à Jonquière, en septembre dernier.
Une dizaine d'artistes de Mashteuiatsh, du Saguenay-Lac-Saint-Jean ainsi que de la Côte-Nord ont découvert les joies de l'art de la marionnette par l'entremise de cet atelier. Il s'agit de Maude et Jacynthe Connoly, Diane Blacksmith, Thérèse Godin, Louise Lapierre, Linda Néron, Josée Robertson, Denis Blacksmith et Jean Saint-Onge. Le Conseil régional de la culture, la troupe «ManiganSes», le Festival international des arts de la marionnette et le Musée amérindien ont tous collaboré dans ce projet.
Le fruit du travail collectif des artisans de Uashat mak Mani-utenam, qui s'intitule «EshkU Pashteu Innu-Aitun» (ce qui signifie «la flamme de la culture innue est toujours vivante»), compte, pour sa part, 11 installations regroupant pièces de mobilier, dessins, photographies. «Par cette exposition, les artisans et le groupe Mémoires du territoire de la communauté de Uashat mak Mani-utenam, partagent leur réflexion et les résultats du travail accompli au cours des ateliers de création en design, explique Maryse Boily. C'est une démarche de réflexion communautaire qui a permis aux participants d'exprimer leur propre conception de ce qu'est la culture. La réflexion se situe au niveau culturel et fait appel à une participation bénévole et à l'esprit communautaire propre aux Innus.»
Les exposants sont Jeanne-Mance Ambroise, Laurette Grégoire, Lucienne Ambroise, Pauline Saint-Onge, Camilienne Pinette, Paul Blacksmith, Anouk Saint-Onge, Pascal André, Caroline Michel, Louisa Rock et Estelle Vachon. Ces artisans sont partenaires du projet «Design et culture matérielle, développement connunautaire et cultures autochtones».
L'exposition est notamment dirigée par Élizabeth Kaine de l'UQAC et d'Élise Dubuc de l'Université de Montréal. Elle est produite par l'Alliance de recherche universités / communautés «Design et culture matérielle, développement communautaire et cultures autochtones» dont fait partie le Musée amérindien de Mashteuiatsh. Le projet a reçu l'aide du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada.
