Vendredi, 26 avril 2024

Culture

Temps de lecture : 1 min 48 s

Ta maison brûle : Un doux délire en famille

Le 28 avril 2022 — Modifié à 08 h 33 min le 28 avril 2022
Par Marie-Ève Lavallée

Portée par les mots de l’auteur et comédien Simon Boulerice, la dernière production du théâtre Mic-Mac réussit à faire rire et émouvoir son public. Se sentir à la maison, comme en famille, est sans contredit le naturel que livre la pièce.

« Home sweet home mon cul » est l’expression que Murielle, veuve et mère de famille, lâche en entrant sur scène.

Incarnée par la comédienne Céline Gagnon, c’est par une Murielle convaincante que Ta maison brûle s’articule.

L’histoire est construite de façon à faire sourire dans cette comédie un peu triste. Cependant, le public est plongé également dans un drame universel.

En effet, devant l’infestation de la mérule pleureuse dans sa demeure, Murielle n’a nul autre choix que de la brûler pour freiner la propagation.

Une maison qui renferme tout un pan d’histoires et de souvenirs, dont celui d’un être cher disparut, son défunt conjoint.

Ainsi, en compagnie de ses deux filles, Kim (Isabelle Valois) et Fanny (Mélanie Tremblay), ainsi que de sa belle-sœur, Agnès (France Donaldson), elle mangera un dernier repas qui tournera en une folle expérience…sensorielle.

Il est impossible de ne pas se sentir interpellé par ce récit qui touche par ses réflexions sur le deuil, l’attachement, les liens familiaux, les secrets, les non-dits, l’amour… Bref tout ce qui se trament dans les coulisses d’une maison ancestrale…et d’une famille.

Sorrorité attachante

Des moments forts dans la pièce, il y a en a plusieurs. C’est notamment par une distribution « de feu » que le spectateur devient lui aussi un membre de la famille.

La complicité naturelle des comédiennes entre elles nous force à croire au propos et à nous immerger dans la demeure.

Le jeu de Céline Gagnon donne au personnage de Murielle une force tranquille.

De même, les deux sœurs interprétées par Isabelle Valois et Mélanie Tremblay nous attendrissent en signant une performance pleine de fraîcheur.

Une chose est certaines « le party pogne dans la place », lorsque France Donaldson débarque sur scène.

Son sens du comique et son plaisir sont littéralement contagieux.

Malgré quelques petites hésitations chez les comédiennes, le jeu en vaut la chandelle à venir brûler avec elles la précieuse demeure.

Pari réussi pour Arcand

Gervais Arcand, qui assurait la mise en scène, a livré une 72e production immersive.

L’utilisation de trois écrans de projection au mur permet de pénétrer dans l’univers.

Les images s’alternant en fonction des lieux où se déroulent l'action dans la maison. C’est l’une des forces de la mise en scène.

La direction des acteurs laisse voir que l’accent a été mis sur le caractère comique pour notre plus grand plaisir.

Cependant, certains éléments dramatiques du texte auraient mérité d’être plus approfondis afin de ne pas oublier la tristesse au passage.

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