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Des élèves de l’école Amishk initiés à la tradition

Louis Potvin
Le 13 mars 2020 — Modifié à 14 h 10 min le 13 mars 2020
Par Louis Potvin - Rédacteur en chef

Les élèves de 4e année de l’école primaire Amishk de Mashteuiatsh ont été initiés à la pêche traditionnelle au filet sous la glace. Une façon de transmettre ce savoir amérindien de génération en génération.

L’initiative est de leur enseignante, Dominique Bégin, qui avait d’abord organisé une première fois l’expérience, il y a de cela trois ans. Carine Valin est la porteuse du projet avec son conjoint Jean-Pierre Verreault, qui agissait comme animateur ainsi que leur fils de 24 ans et un neveu, pour qui la pêche ancestrale au filet n’a plus de secrets.

« Ç’avait été très enrichissant et très apprécié la première année. Je voulais répéter l’expérience et donner la chance chaque année aux autres élèves de 4e année d’en apprendre sur cette pêche traditionnelle », explique Dominique Bégin.

Les 24 jeunes étaient divisés en deux groupes, avec un animateur pour chacun d’eux, habitués à la pêche ancestrale amérindienne. Prenant le départ de Mashteuiatsh, les jeunes ont marché en raquettes une quinzaine de minutes sur le lac Saint-Jean pour atteindre le site de pêche, bien préparé à l’avance pour accueillir les jeunes.

Les jeunes retirent le filet de sous la glace pour voir le résultat de leurs prises. (Photo courtoisie Dominique Bégin)

« Ce fut très instructif pour les jeunes et à plusieurs niveaux. C’est une activité qui aborde plusieurs objectifs scolaires comme en apprendre un peu plus sur la langue nelueun, sur la science des poissons du lac Saint-Jean, par exemple. Les jeunes ont démontré un grand intérêt pour l’activité. »

Perpétuer le savoir de leurs ancêtres

Les élèves ont été ainsi à même de voir comment la pêche au filet se fait dans la pure tradition ancestrale. Ils ont pu en apprendre davantage sur les différentes espèces de poissons qui cohabitent dans les eaux du lac Saint-Jean, leurs modes de vie, leurs comportements et bien plus encore.

La pêche a été bonne par moments. Onze poissons ont été pris dans les filets : ouananiches, loches, dorés, poissons blancs, etc.

« C’est comme une classe nature. Les animateurs ont vraiment pu transmettre le savoir-faire de leurs ancêtres et ainsi permettre de perpétuer la tradition aux générations présentes et futures. »

De même, les enfants ont pu poser leurs questions aux animateurs. Ceux-ci voulaient tout se faire expliquer. Et à la fin de l’activité, grâce au poêle aménagé dans l’abri, la classe de 4e année a pu déguster le fruit de sa récolte de poissons.

Des enfants heureux comme des poissons dans l’eau après leurs prises de poissons.<@CP> (Photo courtoisie Dominique Bégin)

Une exposition photographique à leur école

Voulant conserver des souvenirs tangibles de leur première expérience de pêche au filet, selon la coutume ancestrale, les élèves de 4e année de l’école Amishk de Mashteuiatsh ont immortalisé ce moment en prenant plusieurs clichés lors de cette activité.

« Nous avons pris beaucoup de photos et aussi quelques vidéos. C’était un moment important pour tous ces jeunes qui découvraient un volet du mode de vie de leurs ancêtres », dit leur enseignante, Dominique Bégin.

Le partage est aussi dans les valeurs de la communauté et les jeunes ont décidé de partager ces moments grâce à une galerie de photos qui seront exposées dans le couloir des arts de leur école, le 29 mars prochain.

Des élèves exhibent fièrement leurs prises comme autant de trophées. (Photo courtoisie)

Tous les élèves de l’école et la population pourront découvrir en photos quelques moments-clés de cette expérience vécue par des jeunes à la pêche sous la glace avec un filet.

Droits ancestraux

L’activité de pêche au filet fait partie des droits ancestraux de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh.

« Étant moi-même d’origine amérindienne, je trouve important que nos jeunes apprennent la langue et aussi les traditions de leurs ancêtres. Ce sont des enseignements riches qui doivent se transmettre d’une génération à l’autre », poursuit Dominique Bégin.

Les animateurs de l’activité de pêche au filet sont des personnes expérimentées et qui ont les connaissances pour transmettre cette tradition de pêche des anciens à la génération actuelle.

Plusieurs jeunes ont pris le goût et selon leur enseignante, certains d’entre eux pourraient bien recourir à cette méthode de pêche dans l’avenir.

 

 

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