Voici une opinion impopulaire : « Je m’ennuie de la Russie dans les compétions de hockey ». Eh oui, j’ose le dire haut et fort. Comme la plupart d’entre vous, je ne suis pas un admirateur du président Poutine, j’ai même un léger penchant pour l’Ukraine dans le conflit opposant les deux pays. Néanmoins, je ne possède pas les connaissances pour me lancer dans un débat politique, encore moins pour analyser cette guerre. N’empêche que je suis écœuré de cette hypocrisie à travers le monde sportif, surtout au hockey. Nous n’avons pas à reculer très longtemps pour constater cette incohérence. Rappelez-vous le record de buts réalisé en avril dernier par Alex Ovechkin, ce « supporter » de Poutine. Alors qu’il battait le record de Wayne Gretzky avec ses 895 buts, Gary Betteman ne s’est pas gêné pour souligner l’exploit en orchestrant une cérémonie, les médias sociaux de la ligue se faisant aller le clavier avec fierté. Est-ce que c’était un beau moment ? Bien sûr ! Je n’ai pas vu beaucoup de gens outrés dans mon entourage. En fait, je n’en ai pas vu un seul.
Le nouveau dieu du stade à Montréal s’appelle Ivan Demidov. Malgré 2 petits matchs en saison régulière, son chandail arborant le numéro 93 est déjà l’un des plus vendus. Dès sa sélection au repêchage de 2024, les fans et plusieurs observateurs criaient au vol. Moi aussi, j’étais très excité de voir débarquer un vrai joueur offensif de talent à Montréal, le plus explosif depuis Lafleur. Il fallait voir la foule du centre Bell quand Demidov a marqué son premier but en carrière contre Chicago. Un beau moment, n’est-ce pas ? Sans me lancer dans de longues vérifications, je vous confirme que le jeune Ivan n’a pas grandi sur la rue St-Cyrille à Normandin. C’est un Russe. Est-ce que ça me dérange ? Non. Pourtant, cet hiver, il n’y aura toujours pas d’équipe de la Russie au championnat du monde de hockey junior tout comme aux Jeux olympiques. Suis-je le seul qui trouve le championnat junior plate depuis l’absence des Russes ? Alors que nous aurons la crème de la crème lors du hockey olympique, il n’y aura pas d’Ovechkin, Kucherov, Kaprizov et Vassilevski. Des matchs Canada-Russie, c’est toujours spécial et je m’ennuie de les huer. Cela, étant dit, ne me dites pas que nous aurons les meilleurs joueurs au monde. C’est faux.
De ce côté-ci de l’Atlantique, nous avons une guerre économique entre le Canada et les États-Unis. Alors que plusieurs Québécois semblent avoir boudé New-York, Boston et Old Orchard Beach cet été, chez les amateurs de sports, la tendance semble avoir pris une autre direction avec la nouvelle saison de la NFL. Une simple vérification chez les agences de voyages sportives du Québec m’a permis de constater que la plupart des voyages sont déjà complets. Est-ce qu'on va accuser ses voyageurs de nourrir l’économie de l’ennemi ? Ceci prouve encore une fois que le sport et la politique ne font pas un bon ménage. C’est justifié et justifiable d’avoir des opinions et des convictions profondes, mais je suggère de faire la part des choses quand on parle de sport. Après tout, le sport, c’est rassembleur non ?