Jeudi, 18 septembre 2025

Chroniques

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C’est assez, les coups de 2X4

Le 18 septembre 2025 — Modifié à 07 h 02 min le 18 septembre 2025
Par STÉPHANIE GAGNON

On peut-tu arrêter, une fois pour toutes, s’il vous plaît, de fesser sur les médias locaux? C’est presque rendu un sport national. Quand c’est pas la fin du Publisac, ce sont les géants des GAFAM qui siphonnent nos revenus publicitaires, qui ne redonnent pas une cenne à nos communautés. Pas une.  

Pis ce qui me désole, c’est que les impacts qu’on subit, ça se passe ben au-dessus de nos têtes et des vôtres, chers lecteurs et chères lectrices, parce vous continuez de nous lire contre vents et marées. Comme si ça pourrait servir éventuellement à quelqu’un quelque part que l’information disparaisse.  

Tirez vos conclusions. Mais tant que des politiques claires ne seront pas mises en place, on va continuer à se faire bardasser de tous bords. 

Le dernier coup de 2X4 drette en arrière de la tête, on l’a reçu cette semaine, gracieuseté du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Postes Canada: finie la livraison postale de nos journaux, relégués au même rang que des circulaires commerciales.  

Je suis en colère. Ben plus qu’en colère en fait. Parce que notre travail, c’est pas un deux pour un sur le papier-cul. Je vais défendre ça corps et ongles. Bec et âme. On n’est pas une pile de papier inutile ! On est un espace de débat, un lieu de mémoire. Une voix qui dit ce qui se passe ici, et qui le dit avec rigueur, proximité, et engagement. J’tannée que notre rôle soit méprisé. 

On a la chance chez Trium d’avoir un système éprouvé de livraison avec cent soixante-dix-ishh points de dépôts au travers du Saguenay-Lac-St-Jean, mais les 6000 copies hebdomadaires livrées directement en entreprises, terminato. Et certains collègues éditeurs ailleurs dans la province sont vraiment dans la misère avec cette annonce.  

Pis vous savez quoi ? Malgré le vent dans’ face, on avance pareil, avec du papier qui coûte plus cher, une distribution qui coûte plus cher, des taxes de recyclage qui coutent plus cher. On continue par passion, parce notre mission on l’a de tatouée sur le cœur. Nos gens méritent d’être informés.  

La décision du syndicat des Postes, c’est un coup bas, pas juste pour l’industrie des journaux, c’en est un autre tout aussi vicieux contre les commerces locaux aussi. Ces commerces qui cherchent à rejoindre la clientèle locale par le biais de publicités distribuées par la poste. Ils se battent eux aussi ! Amazon et l’achat en ligne, ça leur rentre dans les lattes sur un moyen temps.   À eux aussi on complique la vie. 

Je reviens à mes moutons. Les journaux, c’est de l’information. C’est de la démocratie. C’est ce qui permet à chaque citoyen d’ici de savoir ce qui se passe dans sa rue, dans sa ville, dans sa région. C’est ce qui donne une voix aux gens ordinaires qu’aucun autre média que nous n’écoute. 

Ce syndicat nous traite comme du remplissage et piétine ce qu’on maintient à bout de bras. 

Sachez une chose : Malgré les embûches, on ne lâchera pas. Nos communautés valent mieux que le silence. 

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