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en collaboration avec la MRC Domaine-du-Roy
Quand on parle de bioéconomie, on pense à la valorisation de nos ressources renouvelables (agricoles, forestières, aquatiques), mais aussi à la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles, à l’amélioration de notre autonomie énergétique et à l’idée de faire mieux avec ce que l’on a déjà.
Dans cette logique, la récupération de chaleur générée par les unités industrielles s’impose comme un levier fort de la bioéconomie. Elle permet non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), mais aussi d’améliorer la rentabilité des entreprises et de renforcer la résilience de notre territoire.
Voyons comment cette synergie entre bioéconomie et récupération énergétique peut transformer notre façon de produire… et de collaborer.
UNE ÉNERGIE SOUVENT NÉGLIGÉE
Chaque jour, les industries génèrent d’importantes quantités de chaleur « fatale » (car fatalement générée par les procédés : vapeur, eau chaude, air chaud), qui sont généralement rejetées dans l’environnement sans être valorisées.
Pourtant, elles représentent une source d’énergie considérable et gratuite. La récupérer permettrait de :
- Réduire les coûts énergétiques des entreprises ;
- Remplacer des sources fossiles et diminuer les émissions de GES ;
- Accroître l’autonomie énergétique de nos communautés.
CRÉER DES SYNERGIES
L’alliance entre ces deux domaines offre des opportunités remarquables. Voici quelques usages concrets de la chaleur résiduelle au service de la bioéconomie :
1. Alimenter les procédés de transformation de la biomasse
La bioéconomie utilise plusieurs procédés qui nécessitent un apport thermique important, par exemple :
- Séchage de la biomasse avant la méthanisation, la production de biocarburants ou de granules ;
- Méthanisation : la chaleur permet de maintenir la température optimale des digesteurs anaérobies pour produire du biogaz ;
- Fermentation et bioraffinage : plusieurs procédés de fermentation de production de bioproduits nécessitent un contrôle thermique précis (bioplastiques, produits chimiques biosourcés).
La chaleur résiduelle industrielle, disponible à proximité, peut remplir parfaitement ces fonctions de manière efficace.
2. Chauffer des serres
Les serres sont de grandes consommatrices d’énergie. En les installant près de sources de chaleur résiduelle, on peut créer des symbioses industrielles : une entreprise produit de la chaleur, une autre la valorise.
3. Alimenter des réseaux de chaleur urbains
La chaleur résiduelle peut alimenter des réseaux de chaleur urbains qui desservent des infrastructures liées à la bioéconomie, comme des usines de transformation de produits agricoles ou des sites de compostage. On parle ici d’économie circulaire à l’échelle territoriale.
DES EXEMPLES INSPIRANTS, ICI MÊME
Serres Toundra à Saint-Félicien
Depuis 2016, Serres Toundra valorise l’énergie thermique de basse température générée par la centrale de cogénération de l’usine de Domtar (pâte Kraft de Saint-Félicien). Cette chaleur est transportée par un réseau construit par la Ville de Saint-Félicien. Résultat : moins de gaz naturel, des coûts de chauffage réduits, et une empreinte carbone plus faible.
C’est cette synergie qui permet à Serres Toundra de consolider sa compétitivité, avec plus de 80 % du marché du concombre dans l’Est du Canada.
Hydraxis à La Doré
Le projet d’Hydraxis, bien que plus modeste, est également un bel exemple de cette synergie. En effet, l’entreprise projette de valoriser l’énergie thermique de refroidissement de son centre de traitement de données pour chauffer des serres. Cette énergie sera également utilisée pour alimenter une unité de production d’extractibles biosourcés à partir des végétaux cultivés dans les serres, via la technologie Biolie, développée au Centre de transformation et de valorisation des bioproduits de l’UQAC.
UNE STRATÉGIE GAGNANTE… POUR TOUT LE MONDE
En plus des multiples avantages de la récupération de la chaleur mentionnés plus haut, n’oublions pas qu’il s’agit également d’un choix responsable.
Les activités des entreprises engendrent des coûts environnementaux qui sont associés aux effets des activités de l’entreprise sur l’environnement et la santé. C’est le cas des coûts liés à l’usage de combustibles fossiles et des émissions de GES.
Réduire ces émissions grâce à la récupération de chaleur, c’est réduire les dépenses liées aux changements climatiques, à la santé publique ou aux catastrophes naturelles, des coûts assumés par l’ensemble de la population via l’État.
EN CONCLUSION
Valoriser les rejets thermiques industriels, c’est faire d’une perte une opportunité et d’un gaspillage une ressource stratégique. C’est aussi créer des liens entre les secteurs, favoriser l’innovation, et bâtir une économie locale plus responsable.
Et surtout, c’est une voie qui est déjà en marche, ici même, dans la MRC du Domaine-du-Roy.
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