La pénurie de main-d’œuvre qui frappe de plein fouet le milieu de l’éducation n’épargne pas le Centre de services scolaire du Pays-des-Bleuets (CSSPDB) qui se retrouve lui aussi sur la corde raide. La bonne nouvelle, puisqu’il y en a une, c’est que du personnel sera en poste dans chaque classe tant au préscolaire, au primaire qu’au secondaire, assure la direction.
« Il n’y aura pas de bris de service aux élèves pour la rentrée. Mais tout ça est très fragile et on a besoin de bien plus de main-d’œuvre que ce qu’on a en ce moment », admet Nadia Tremblay, directrice des ressources humaines.
Les défis sont colossaux pour recruter du personnel et le manque se fait sentir au premier chef chez le personnel enseignant. Mais pas seulement. Il manque aussi de personnel dans les services de soutien direct aux élèves, en éducation spécialisée et dans les services de garde. Le CSS du Pays-des-Bleuets manque également de concierges et dans une moindre mesure de secrétaires, de techniciens en documentation, de psychologues et même de gestionnaires, la liste est longue. Aucun poste n’est épargné par la pénurie de main-d’œuvre.
« On n’est pas encore dans le plus creux de la pénurie. D’ici à 2030, il est à prévoir beaucoup de départs à la retraite, dans une proportion de l’ordre de 40 %. C’est pourquoi on travaille aussi en amont et aussi tôt que le mois de janvier. C’est un défi constant ».
Selon Nadia Tremblay, un peu plus de 700 enseignants sont prêts pour la rentrée prévue cette semaine. Il en faudrait une quarantaine de plus pour combler les principaux besoins et idéalement entre 75 et 100 enseignants supplémentaires.
Comme toute organisation scolaire, le CSS a besoin de remplaçants lorsque surviennent des absences, doit prévoir les départs à la retraite, etc.
En mode proactif
Nadia Tremblay indique que pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, il faut nécessairement être proactif. Le CSS a d’ailleurs sa planification en matière de main-d’œuvre.
Il a des ententes de partenariat, notamment avec l’UQAC pour recruter des étudiants en première année du bac en enseignement préscolaire et primaire. Ces étudiants de l’UQAC consacrent ainsi quelques jours par semaine à l’enseignement à des jeunes du Haut-du-Lac. Il y a même une première cohorte universitaire pour des cours dispensés à partir du Cégep de Saint-Félicien.
« C’est plus difficile de recruter des enseignants au secondaire parce qu’ils sont moins nombreux à s’inscrire dans cette formation qu’au primaire », explique Nadia Tremblay.
Le CSSPDB fait appel aussi à des travailleurs étrangers, des Français, une dizaine cette année, pour le niveau secondaire. En raison de délais administratifs, leur entrée se fait graduellement dans l’année.
S’ajoutent aux effectifs cette année, une dizaine d’enseignants non légalement qualifiés, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas le brevet d’enseignant. Certains d’entre eux cependant poursuivent leur formation pour obtenir le statut d’enseignant, souligne Nadia Tremblay.
Enfin, le CSS a repêché aussi une dizaine de retraités de l’enseignement qui ont accepté de prêter main-forte.