Depuis plusieurs semaines, près de 80 enfants de notre communauté sont privés de leur place en CPE en raison d’une grève générale illimitée. Nous, les parents, ne voulons pas prendre parti dans ce conflit. Nous comprenons qu’il s’agit d’enjeux importants, autant pour les travailleuses que pour l’employeur. Mais aujourd’hui, ce que nous vivons dans nos foyers dépasse l’acceptable.
Cette situation provoque une grande détresse dans les familles : des tensions conjugales, du stress financier non négligeable, une incertitude constante. Certains parents doivent s’absenter du travail ou réduire leurs heures, d’autres subissent la pression de leur employeur. Les grands-parents, souvent sollicités pour dépanner, sont à bout de ressources et de fatigue.
Pour plusieurs enfants, le quotidien a perdu ses repères habituels. Ils doivent sans cesse se réadapter à des milieux de garde différents, parfois improvisés, souvent précaires. C’est extrêmement difficile à gérer pour de si petits humains. On observe déjà des régressions, des troubles du sommeil, des comportements inhabituels liés à l’instabilité et à l’incertitude.
Tout le monde, y compris les éducatrices, ressentira tôt ou tard les effets de ce stress.
Dans un conflit comme celui-ci, les deux parties doivent faire un pas en avant. Une négociation suppose forcément de laisser quelque chose derrière soi. Et pourtant, rien ne laisse paraître, à ce jour, une réelle volonté de compromis. Le dialogue semble figé, comme si l’objectif n’était plus de trouver une solution, mais simplement de tenir sa position le plus longtemps possible.
Pendant ce temps, alors que la grève générale illimitée se poursuit, les parents, attendent impuissants la prochaine séance de discussion, une rencontre qui, semblerait-il, n’est même pas encore envisagée.
Nous avons le sentiment qu’en ce moment, les deux parties se braquent par frustration et par orgueil, repoussant les dates de rencontre plutôt que de chercher à se rapprocher. La tension semble prendre le dessus, et chacune reproche à l’autre sa fermeture. Pour nous, parents, il devient difficile de comprendre comment la situation peut demeurer dans une telle impasse.
De l’extérieur, on a l’impression que les deux partis ne mesurent pas pleinement la gravité de ce qui se joue, comme si chacune comptait sur le temps pour faire plier l’autre. Ce bras de fer, devenu une épreuve d’endurance, fait pourtant des victimes bien réelles : les familles qui encaissent, et surtout nos enfants, qui en subissent les conséquences.
Nous demandons que l’ouverture à la discussion ait lieu dès maintenant et que l’arbitrage ou la médiation soit envisagé sans délai. Aucune des parties ne devrait se permettre de «congé » pendant les heures ouvrables, tant que le conflit perdure. La partie syndicale et la partie patronale devraient se parler régulièrement pour trouver une entente, par respect pour nous les familles, mais aussi pour les travailleuses.
Visiblement, à ce point du conflit, l’intervention d’un tiers neutre apparaît comme la seule voie responsable et constructive pour sortir de l’impasse.
Nous demandons donc aux deux parties d’aller en arbitrage sans délai. Une conciliatrice est déjà au dossier depuis plusieurs mois, et en vain : la situation n’a pas avancé. Il est temps d’utiliser ce moyen officiel et impartial pour mettre fin à ce conflit.
Il est urgent d’agir pour le bien des familles et des enfants qui subissent depuis déjà trop longtemps les conséquences de cette impasse. Sinon, les parents, et surtout les enfants, demeureront en otage encore trop longtemps d’un désaccord qui ne leur appartient pas.
Nous lançons un appel au bon sens et à la bienveillance : Remettons les enfants au cœur des décisions.
Les parents du CPE Jardin de Robi ;
Marie-Michelle Lavoie
Annie-Claude Ouellet
Dany Fortin-Simard
Maxime Girard
Simon Girard
Lydia Dufour
Ève Laprise-Deschênes
Étienne Cloutier
Xavier Roussel
Geneviève Pagé
Carol-Anne Bonneau
Guillaume Arcand
Laurie Pedneault-Drolet
Christophe Bonneau
Audrey Vermette
Audrey Lemieux-Demers
Vincent Morrissette
Stéphanie Lamontagne
Simon-Pierre Roussel
Miko Tremblay-Chouinard
Marie-Ève Fortin
Jean-Michel St-Pierre
Anabelle Larouche
Sébastien Lapierre
Olivier Gruffy-Caisse
Marilou Villeneuve
Jonathan Fortin
Mathieu Pinet
Joanie Guay
Stéphanie Julien
Johanie Tanguay
Daniel Potvin
Laure-Lore Poirier
Pierre-Luc Théberge
Claudia Simard