Le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Yanick Baillargeon, salue la décision de Québec d’investir dans la filière forestière dans son récent budget. Quant à l’intervention de l’État pour venir en aide aux municipalités, il la juge nettement insuffisante.
« L’effort de Québec pour l’industrie forestière nous a plu. Il faudra toutefois vérifier s’il s’agit bien de nouvelles enveloppes budgétaires qui s’ajoutent à celles prévues dans la dernière mise à jour du gouvernement. Ce qui a été annoncé lors du dépôt du budget 2024 correspond à ce que le gouvernement provincial avait déjà identifié pour la filière forestière », explique Yanick Baillargeon, préfet de la MRC du Domaine-du-Roy et président de l’Alliance forêt boréale.
« Force est de constater, dans ce cas-ci, que les bottines suivent les babines. »
Dans la situation actuelle, où l’on doit remettre des superficies historiques de forêt en production à cause des feux, il aurait été impensable, selon Yanick Baillargeon, de voir une diminution marquée du budget alloué au secteur forestier.
« Le gouvernement reconnaît l’importance du secteur forestier en annonçant des investissements en forêt privée et publique, en prévention contre les feux de forêt et la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) ainsi que dans la récolte de la biomasse forestière, soit 347,5 M$ sur cinq ans, dont 99 M$ en 2024-2025. »
La mise à jour économique de novembre 2023 prévoyait des investissements de 404,2 M$ pour appuyer le secteur forestier en réponse aux feux de forêt de l’été 2023.
« La grande partie de cette annonce au budget 2024 que l’on souhaite ajouter au montant de la mise à jour va nous permettre de mettre en place, au Québec, un vaste chantier de reboisement. C’est un autre pas dans le bon sens. »
Monde municipal mis de côté
Tout en félicitant le provincial pour le secteur forestier, le préfet se dit déçu du sort qu’on a réservé au monde municipal dans ce budget.
« Les déceptions sont plus que grandes. C’est ce que je constate auprès de mes collègues. Il y a deux ans, la ministre Andrée Laforest avait annoncé à l’assemblée des MRC à Québec une enveloppe de 470 M$ pour les services de proximité des municipalités. Or, le budget prévoit 50 M$ sur les cinq prochaines années. Nous sommes très loin de ce qui avait été promis », déplore-t-il.
Pour le préfet, avec ce budget, il sera difficile pour les petites municipalités de supporter les services de proximité, comme les épiceries ou encore les stations d’essence.
« Également, on n’a pas vu d’investissement dans les logements. Les MRC ne pourront donc pas participer à l’effort de construction d’immeubles résidentiels », conclut Yanick Baillargeon.
