L’insécurité alimentaire ne faiblit pas et continue au contraire de gagner du terrain partout dans la région. Moisson Saguenay-Lac-St-Jean répond chaque mois à 71 163 demandes d’aide par le biais de ses organismes sur le terrain, soit une augmentation de 27 % depuis l’an dernier et de 93 % depuis 2022.
C’est ce que révèle le Bilan-Faim 2025, dévoilé par la banque alimentaire régionale le 27 octobre dernier, qui qualifie cette nouvelle hausse d’inquiétante.
L’organisation ajoute que le niveau de fréquentation mensuel, soit le nombre total de personnes aidées à travers tous ses services, atteint 16 138 cette année. Il s’agit d’une augmentation de 102 % depuis 2022.
Le nombre de visites mensuel aux services de dépannage alimentaire a également augmenté de 25 % depuis la dernière année (10 024) et de 109 % depuis 2022.
Le directeur général de Moisson Saguenay-Lac-Saint-Jean, Yanick Soumis, indique que le manque de denrées a représenté encore cette année un défi, et ce, malgré un appui du gouvernement, des partenaires et de la population qui a permis de distribuer plus d’aliments.
Une tendance préoccupante
« En janvier dernier, une étude économique menée pour Banques alimentaires du Québec mettait en lumière une tendance préoccupante prévoyant une hausse continue des demandes d’aide alimentaire au cours des prochaines années. Malheureusement, les chiffres dévoilés dans le Bilan-Faim pour l’ensemble de notre réseau dépassent déjà les prévisions annoncées, signe que l’insécurité alimentaire s’installe durablement et que les besoins persisteront. Il est urgent de mettre en place des mesures structurantes de lutte contre la pauvreté pour freiner cette progression. »
Pour Moisson Saguenay–Lac-Saint-Jean, la pression continue de s’intensifier ajoute-t-il, parce que répondre à un nombre accru de demandes requiert également une augmentation des ressources humaines, financières et matérielles.
Détérioration de l’économie en général
« Alors que l’inflation alimentaire persiste toujours et que les familles et les individus peinent à trouver un logement abordable, nous devons maintenant faire face à une détérioration de l’économie en général », peut-on lire dans le Bilan-Faim 2025.
Or, poursuit-on, « un tel contexte a des impacts néfastes sur la population vulnérable de la région. On fait face à une augmentation de 25 % des visites pour obtenir un panier alimentaire, mais il n’est nullement question de baisser les bras. On va continuer à soutenir nos 111 organismes sur le terrain et à se battre collectivement pour atténuer l’insécurité alimentaire. »