Une tuile vient de tomber sur la tête des propriétaires du Bonichoix de La Doré, Daniel Hudon et sa conjointe Martine Dallaire. Après un an de négociations, ils ont appris le 17 novembre dernier que la personne qui devait acquérir l’épicerie jetait la serviette. Leur rêve de prendre une retraite venait de tomber à l’eau.
À l’automne 2022, le couple avait annoncé la fermeture de leur commerce pour le 31 mai 2023
« Entretemps, une personne s’était montrée intéressée. Nous avons donc décidé de continuer à l’opérer. On était sur le point de conclure la transaction. C’est décourageant », explique Daniel Hudon.
Les planètes étaient pourtant bien alignées pour conclure la transaction.
« Elle avait acheté la maison à côté de l’épicerie pour la démolir et agrandir le stationnement. De plus, cette personne qui réside à Larouche a acheté une résidence qu’elle a rénovée pour éventuellement déménager à La Doré », ajoute l’homme d’affaires, qui avoue ne pas connaître les raisons du désistement de celle-ci.
L’épicerie qu’ils opèrent depuis 19 ans a été mise en vente il y a maintenant six ans. Pour les propriétaires, pas question de patienter encore longtemps avant de décider de la fermeture de la seule épicerie de La Doré.
« Chose certaine, après les Fêtes, nous allons prendre une décision. C’est l’heure de la dernière chance. S’il n’y a pas d’acheteurs qui se manifestent, nous allons fermer les portes. On n’a pas envie de mourir ici. J’ai 66 ans et mon épouse a 61 ans. Nous travaillons 6 jours sur 7 et nous sommes ici 12 heures par jour. Ça fait mal aux jambes d’être debout toute la journée. Ça fait cinq années que nous n’avons pas pris une semaine de vacances. »
Chocolat de Pâques
Comme le malheur peut parfois frapper plus d’une fois, Daniel Hudon dans le but de faciliter le transfert d’entreprise, avait passé une commande importante pour la fête de Pâques en 2024.
« Je ne voulais pas qu’elle manque de chocolats, pour lui donner une chance. Il y a deux mois, j’ai donc acheté 3 000 $ de chocolat de Pâques et il est impossible d’annuler la commande. Même si je ferme l’épicerie je devrai payer. »
Maire déçu
Pour le maire Ghislain Laprise, l’avortement de la transaction est une très mauvaise nouvelle pour les citoyens. Il avoue que la fermeture éventuelle de l’épicerie Bonichoix à La Doré causerait des préjudices importants.
« Au départ la transaction semblait évidente, mais on il semblerait que ce soit devenu compliqué par la suite. Le dossier semblait aller dans la bonne voie. Mais malheureusement, ça s’est terminé sans que ça puisse se concrétiser. »
Selon le maire, il y aurait d’autres personnes intéressées par l’acquisition de l’épicerie. Une information qui n’a pas été confirmée par Daniel Hudon.
« À la municipalité on se croise les doigts. Nous avons toujours dit aux propriétaires que nous étions présents pour aider à la conclusion d’une vente de l’épicerie. »
D’ailleurs, il existe un programme d’aide qui permet d’accorder une subvention maximum de 25 000 $ pour de nouveaux propriétaires d’entreprise.