Afin de contrebalancer les impacts des feux de forêt historiques de l'été dernier, le forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, a recommandé une diminution de la récolte de bois de 620 000 m³ dans la région du Nord-du-Québec, de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Mauricie. Une annonce "catastrophique" pour les régions touchées, estime l'Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ).
Cette recommandation faite au gouvernement par le forestier en chef a été émise à la suite d'une réévaluation de la possibilité forestière du Québec prenant compte des superficies ravagées par les flammes.
Or, selon l'AETSQ, une baisse volume de récolte de 620 000 m³ entraînerait des conséquences non négligeables sur "l'ensemble de la chaîne de valeur associée à la filière forestière et des effets collatéraux sur plusieurs autres régions du Québec". L'organisation cite notamment l'exemple des entrepreneurs sylvicoles situées au Saguenay-Lac-Saint-Jean œuvrant dans les régions affectées par les feux.
Défavorable, donc, quant à une potentielle diminution de la possibilité forestière, l'AETSQ se range toutefois derrière le forestier en chef au sujet d'une autre de ses recommandations, soit celle d'établir un plan d'investissement en reboisement des superficies affectées par les feux et qui souffrent d'un déficit de régénération naturelle. Une solution qui pourrait "renverser la tendance", estime l'association, précisant que "ce plan devrait être planifié et mis en oeuvre pour les 10, voire les 15 prochaines années en vue d’assurer un couvert forestier pour les générations futures".
Parallèlement, soulève l'AETSQ, le ministre des Finances, Éric Girard, faisait récemment mention dans son énoncé budgétaire d’un programme sylvicole visant la remise en production de la forêt.
"Mais malheureusement, ce programme ne permet de reboiser qu’à peine 10 % de la superficie estimée nécessitant une reconstruction de la forêt. Or, c’est près de 350 000 hectares de forêt qui sont en danger de ne pas se régénérer naturellement selon les calculs faits par le Forestier en chef, M. Louis Pelletier."
« Si on veut maintenir les bienfaits que nous offre notre forêt, notamment en matière de lutte aux changements climatiques et de fabrication de produits verts, il est plus qu’urgent de mettre en place un plan massif de reboisement sur 10 ans et de trouver des mesures d’atténuation concrètes », conclut Charles-Philippe Mimeault-Laflamme, président de l’AETSQ.