L’auteure de Saint-Félicien, Claire Bergeron, profondément marquée par la multiplication des féminicides, a publié Violence en héritage, son quatrième roman. Le récit dramatique prend place dans la ville de Québec.
« Un jour, une réflexion s’est imposée : une femme finirait, tôt ou tard, par utiliser une arme pour se venger. Cette idée a déclenché l’écriture du livre », explique l’auteure.
L’œuvre de 358 pages retrace le parcours de Mireille Lachance, fille de Laurent Lachance et petite-fille de Nicolas Lachance, président fondateur des Entreprises Lachance de Québec. Le 22 avril 2016, Mireille se livre aux policiers et admet avoir abattu son mari, venu la confronter peu après une peine de deux ans, imposée pour violence conjugale.
Son procès retentissant capte rapidement l’attention du Québec, alors que la province traverse une hausse marquée des féminicides. L’avocat de la famille, Me René Dionne, tente de démontrer que Mireille a tiré pour protéger sa vie. Le tribunal lui donnera-t-il gain de cause ?
Un mari dangereux
Lors des premiers mois de sa relation avec le mari violent, la jeune femme navigue dans une dynamique amoureuse sans heurts.
« Après un premier mariage qui se termine abruptement, Mireille tombe en panne et se rend dans un garage. Elle y rencontre Patrick Fournier, futur époux. Le couple développe un lien fort. Patrick adopte d’abord un comportement chaleureux, puis sa possessivité et sa jalousie déclenchent des accès d’agressivité. Il finit par l’attaquer régulièrement, jusqu’au jour où il tente de l’étrangler. »
Mireille contacte ensuite les policiers, ce qui conduit Patrick en prison pour deux ans. Durant l’incarcération de ce dernier, elle suit des cours de tir et se procure une arme à feu pour se protéger, si nécessaire.
« Malgré l’interdiction d’approcher Mireille, l’ex-mari se présente chez elle à sa sortie du pénitencier, dans l’intention de l’agresser encore. Le tir fatal survient à ce moment-là. »
Comprendre les rouages légaux
Pour construire l’aspect juridique du roman, l’auteure a entrepris une vaste démarche de documentation.
« Je devais saisir le fonctionnement d’un procès, surtout qu’elle en a eu deux après avoir logé un appel. Une étudiante au doctorat en poursuites criminelles et pénales m’a guidé dans la description des étapes légales. »
« J’ai aussi rencontré deux enquêteurs de Sainte-Foy pour comprendre le déroulement du travail policier sur le terrain. Plusieurs recherches supplémentaires se sont ajoutées. Mon objectif consistait à éviter toute description imprécise », conclut-elle.