Il y a de cela quelques années à peine, dans la période post pandémique, ça m’avait frappé. Nous étions un vendredi soir de juin vers 21h30. Alors que j’avais joué une ronde de golf en fin de journée et pris un verre dans une microbrasserie du Lac-St-Jean et n’ayant pas soupé alors que je ne suis pas du genre à sauter un repas, je me cherchais alors, dans le coin de St-Prime sur la 169, un restaurant ouvert sur ma route en direction de Jonquière. Excluant le fast-food, tout était fermé ! Autre constat, sur l’autoroute 70, c’était le calme plat. À travers mon tableau de bord, j’ai regardé l’heure à plusieurs reprises. On aurait cru qu’il était 4h24 du matin. Personne ! Plus récemment, je revenais d’un événement sur le boulevard Talbot. C’était un vendredi d’avril et surtout la première belle et chaude journée du printemps. Du coin Talbot-Université vers l’entrée de l’autoroute, j’ai dû croiser une dizaine de véhicules tout au plus. C’était un vendredi soir à 19h…
Comme le chantait Serge Fiori dans les années 70: «Où est passé tout ce monde». Contrairement au classique d’Harmonium, qu’on ait quelque chose à raconter ou pas, ça n’a plus d’importance. Il n’y a plus de monde ! Dans le cadre de mon travail, je dois effectuer des recherches dans notre passé régional à travers les journaux de l’époque. Au début, je trouvais ça plutôt comique puis je me suis mis à rire jaune. Pire encore, plus je fouille, plus j’ai mal. Pourquoi? En 1975, seulement à Jonquière, il y avait une dizaine de restaurants ouverts 24 heures. Sans compter un choix intéressant de magasins à rayons avec les Wolworth’s, Miracle Mart, Continental et Gagnon Frères, qui ne vendait pas seulement des meubles. Oui les jeunes, il y a déjà eu des magasins à Jonquière. C’était pareil de Dolbeau vers La Baie avec un choix de commerces et d’heures d’ouvertures assez diversifiées. Voulez-vous parler des festivals? Il est vrai qu’en 2025, nous sommes gâtés avec plusieurs événements sur la musique, l’humour, la bière et le vin. En 1975, chaque petit quartier avait son événement et ça pouvait se terminer beaucoup plus tard que 23h. Des nuits blanches sur le party, ce n’était pas au singulier!
Vous allez me dire que les temps ont changé et que la mondialisation a fait son œuvre. C’est vrai. Le consommateur est devenu impatient et paresseux. Un petit click et 2 jours après, c’est devant la porte. Le temps des bars est aussi révolu. C’est la faute d’Internet et des sites de rencontre. Pour maintenir un restaurant, c’est un tour de force dû à la rareté de personnel. Imaginer un resto 24h. Malgré tout, il y a une chose que je ne comprends pas. En 1975, nous étions 93 000 habitants dans la région. En 2022, nous étions 148 000 sur le territoire. Pouvez-vous bien me dire ce qu’on fait? Avis à mes proches, si jamais Marty McFly m’offre un lift en 1975, il y a de fortes chances que j’y reste. Salut!